Le 11e Festival culturel national de la chanson Chaâbi s’est poursuivi, jeudi soir à Alger, avec les voix présentes et étoffées de quatre ténors confirmés du genre, dans des atmosphères chaleureuses qui ont rappelé, au public, les fameuses « quaâdet d’antan ».
Sous le regard bienveillant du grand maître, Mahboub Safar Bati, dont l’oeuvre et la mémoire sont célébrées par le festival, l’espace scénique de la salle Ibn Zeydoun de l’Office Riadh El Feth (OREF), a subi un beau lifting pour s’offrir au public dans une belle scénographie de circonstance.
Durant deux heures et demie de temps, la dizaine de musiciens virtuoses de l’orchestre pilote, dont le grand banjoïste Sid Ali Zeghdoud, qui compte à son actif 43 années passées aux côtés des maîtres de la chansons Chaâbi, a soutenu, sous la houlette du maestro-pianiste Nacer Hini, les chanteurs, Rachid Bellik (Tizi-Ouzou), Djamel Megharia (Chlef), Hamid Laïdaoui et Nacereddine Galiz d’Alger, qui ont subjugué le public, embarqué dans un voyage onirique à plusieurs stations.
« Nous avons bien apprécié les moments de cette soirée après avoir assisté hier à l’ouverture du festival, et on en demande encore plus ( ), nous serons donc là, tous les soirs jusqu’à la clôture de ce bel événement », a déclaré une dame venue en famille.
Les belles variations modales et rythmiques de cette « musique populaire, aimée de tous », ont permis à l’assistance de savourer le programme de chaque artiste, allant ainsi du mode Sehli à celui du Araq-Ghrib, passant par ceux de Raml El Maya, Moual et Zidène.
Ainsi, les quatre ténors ont rendu entre autres pièces, « Mahboubi zahw R’maki », « Djinakoum ya ness el djoud », « Nefsi wana moulaha », « Bini ou bin hobbi », « Qoulou ya ness », « Had el gharam el’ladhi katemtou », « El Bareh », « Hakmet » et « Aib aâlik enti m’han’ya ».
« Soustraire le genre Chaâbi du paysage culturel était tout simplement inconcevable, le voilà revenu à son public, et Alger lui ouvre grand les bras ! » a déclaré un spectateur.
Après sept années d’absence de la scène artistique, le Festival culturel national de la chanson Chaâbi revient, avec une 11e édition destinée à rendre hommage aux prestataires tout en célébrant en musique le retour de ce grand événement dans le paysage artistique.
En marge des prestations musicales et des déclamations poétiques, les organisateurs ont prévu la tenue d’une Journée d’étude sur la chanson Chaâbi comme support à l’expression de la poésie du Melhoun, animée par des chercheurs et des académiciens.
Le 11e Festival national de la chanson Chaâbi se poursuit jusuqu’au 15 août, avec au programme de vendredi, les prestations des chanteurs, Yahia Mohamed Réda (Tiaret), Brahim Hadjadj (Annaba), Belkhiret Kamel (Boufarik), Noureddine Allane et Abdelkader Chercham d’Alger, ainsi que la déclamation poétique de Bachir Tehami de Mostaganem.