mardi 29 avril 2025
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France / Réforme des retraites : le ministre du Travail traité d’« assassin », indignation à l’Assemblée

À l’Assemblée nationale, l’examen du projet de réforme des retraites a repris ce lundi comme il s’était terminé la semaine dernière : avec un dérapage venu de La France insoumise.

La semaine passée s’était terminée dans les cris et la confusion avec la suspension pour deux semaines du député Insoumis Thomas Portes, photographié avec un ballon à l’effigie d’Olivier Dussopt sous le pied. Celle-ci a commencé avec un nouvel incident, impliquant encore une fois le ministre du Travail et un député La France insoumise.

Il a fallu à peine une petite heure et demie de discussions avant que le député Insoumis Aurélien Saintoul ne dérape. « Vous êtes un imposteur et assassin », a-t-il lancé au milieu des cris à Olivier Dussopt. La séance est aussitôt interrompue. Le ministre, touché, est sorti en trombe de l’hémicycle.

« Ça devient insupportable. On ne peut pas faire de la politique comme ça, ce n’est pas possible. Ce sont des actes inqualifiables », a dénoncé le député du camp présidentiel Bruno Milienne, outré. La fureur s’est faite aussi entendre chez les alliés de La France insoumise, à l’image d’André Chassaigne. « Je me sens blessé, même humilié. Je le dis. Tenir de tels propos est absolument inacceptable », s’est emporté le président du groupe communiste à l’Assemblée.

« Les Français méritent mieux »

Aurélien Saintoul a ensuite présenté des « excuses publiques », pour des propos « déplacés ». Des excuses que le ministre, chaleureusement applaudi à son retour dans l’hémicycle, a dit « entendre », mais sans « pardonner ». Le président de séance, le RN Sébastien Chenu, a infligé au député Insoumis un rappel à l’ordre avec inscription au procès-verbal, soit le retrait d’un quart de son indemnité parlementaire pendant un mois. Une sanction plus lourde pourrait être prononcée en bureau, la plus haute instance de l’Assemblée nationale.

Ce nouveau dérapage illustre en tout cas l’intense tension dans laquelle se déroulent les débats à l’Assemblée, depuis leur coup d’envoi en début de semaine dernière. « Les Français méritent mieux », a commenté la Première ministre Elisabeth Borne auprès de l’Agence France-Presse, en appelant à « ne pas multiplier les amendements » qui retardent l’avancement du texte et « de ne pas multiplier les incidents ».

Rappelant que les députés n’en étaient qu’à l’examen de l’article 2 et qu’il restait « des milliers d’amendements avant le vote de la première partie et l’examen de l’article 7 » sur le report de l’âge de 62 à 64 ans, elle a émis le vœu d’« un débat où on comprend les enjeux et on peut mettre aussi en lumière les propositions des uns et des autres ».

Dans la soirée, la coalition de gauche Nupes a annoncé retirer « un millier d’amendements » pour avancer dans l’examen du texte. Elle avait commencé à en enlever avant l’appel de la cheffe du gouvernement. Il restait encore plus de 14 000 amendements au compteur après l’annonce de la Nupes.

La Nupes se divise sur la stratégie

Fragilisée et divisée par les débordements à répétition de députés Insoumis, la Nupes tente de reprendre la main dans le débat sur la réforme des retraites à l’Assemblée nationale. L’union de la gauche a dévoilé lundi soir sa nouvelle stratégie… qui ne fait toutefois pas l’unanimité dans ses rangs.

B. M.