Au sein du Parlement, plusieurs élus dénoncent la timidité des mesures présentées pour lutter contre la corruption et demandent la création d’un comité éthique indépendant, doté de pouvoir de sanctions.
Deux mois après le scandale de corruption présumée au Parlement européen impliquant notamment le Qatar, Manon Aubry, élue de gauche, laisse éclater sa colère. « En décembre dernier, quand le scandale du « Qatargate » qui devrait maintenant s’appeler « Marocgate », éclate, l’ensemble des députés sont venus la main sur le cœur dire que notre démocratie était attaquée. Deux mois après, une à une, les mesures qui ont été votées et décidées par notre Parlement ont été enterrées ».
Pour la députée, la présidente du Parlement européen Roberta Metsola ne va pas assez loin pour lutter contre la corruption au sein de l’hémicycle : « Vous voyez qu’une fois passé l’émotion, un certain nombre mettent la poussière sous le tapis en espérant que finalement le « business as usual » l’emporte ».
La peur du gendarme
Pour lutter vraiment contre la corruption, certains eurodéputés proposent de créer un comité d’éthique indépendant. L’écologiste belge Philippe Lamberts prend en exemple la Haute Autorité sur la transparence de la vie publique instaurée en France. « Quand on se prend une recommandation ou une exposition de la part de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique en France, en général les intéressés n’aiment pas trop. C’est un peu la peur du gendarme, il faut ça ».
Le temps presse aux yeux des eurodéputés qui demandent des mesures fortes contre la corruption et qui s’inquiètent de l’impact dévastateur du « Qatargate » auprès des électeurs européens.
D. V.