Sans surprise, la Russie a une nouvelle fois fermement démenti samedi 13 mai les accusations d’ingérence dans la présidentielle turque portées par le candidat de l’opposition Kemal Kiliçdaroglu. Dans un message en langue russe publié sur Twitter vendredi, il accusait Moscou d’être derrière diverses campagnes de fausses informations, montages et autres vidéos truquées – qui auraient notamment poussé un autre candidat d’opposition calomnié à se retirer de la course.
« Il ne peut en aucun cas être question d’ingérence russe dans l’élection turque », lui a rétorqué samedi le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov dans une interview à l’agence TASS. Des accusations « inacceptables » colportées par des « menteurs » a-t-il encore balayé, soulignant que les preuves de ces allégations « n’existaient pas ».
Le Kremlin se dit au passage « extrêmement déçu » de l’opposition turque, qui se revendique de l’héritage de Kemal Atatürk. Or, pour Moscou, Atatürk est précisément celui qui a développé les liens entre la Russie et la Turquie après avoir fondé la première République il y a presque cent ans.
Erdogan vu comme le vainqueur préférable pour le Kremlin
Dans la foulée, Recep Tayyip Erdogan, qui brigue ce dimanche un troisième mandat, ne s’est pas fait prier pour tancer son rival Kiliçdaroglu sur le sujet. Il a affirmé qu’il ne le « laisserait pas » attaquer la Russie ni Vladimir Poutine, avec qui les relations sont « aussi importantes qu’avec les États-Unis ».
À Moscou, Erdogan est ainsi logiquement vu comme le vainqueur préférable pour le Kremlin, déjà parce que l’opposition souhaiterait un renforcement des liens turcs avec l’Otan, ainsi qu’un rapprochement avec l’Union européenne.
Le numéro un turc a d’ailleurs aussi critiqué la volonté de l’opposition d’appliquer les sanctions occidentales contre Moscou, ce que lui a toujours refusé. Car les relations économiques et énergétiques entre les deux puissances restent excellentes malgré la guerre en Ukraine. Sur l’année 2022, les échanges commerciaux entre les deux pays ont explosé, avec une augmentation de plus de 200%.
J. C.