L’Etablissement de gestion de services aéroportuaires d’Alger (EGSA), qui exploite 18 aéroports au nord et au sud du pays, lancera en 2024 des études pour la réalisation du projet d’une zone cargo à l’aéroport de Tamanrasset, futur hub aéroportuaire continental de passagers et de fret.
Initié au titre d’un programme d’extension et de rénovation de l’infrastructure aéroportuaire existante, ce projet consistera, dans sa première phase, en une « zone fret (ou cargo) de 64.000 m², dont l’appel d’offres pour l’étude a été lancé le 25 mai dernier », puis « une extension de l’aérogare passagers de 4.000 m², dont le cahier des charges est en phase préparation », a précisé, à l’APS, le P-dg de l’établissement, Mustapha Sebaïhi.
Les travaux de la zone cargo qui seront entamés « en 2025 ou 2026 », permettront, une fois achevés, de créer une plateforme logistique d’échanges commerciaux entre le nord et le sud du continent africain, en faisant de l’aéroport de Tamanrasset une base logistique intermodale, et un futur hub passagers programmé par Air Algérie, a-t-il expliqué.
« Cette base fret sera aussi décuplée par une autre base du groupe public de transport routier Logitrans qui est en cours de finalisation. Il s’agit d’un projet structurant, pas uniquement du fret : il va y avoir le transport, la logistique et une inter-modalité transports routier-aérien, dans le cadre d’un projet intégré », souligne le P-dg de l’EGSA.
Outre l’aéroport international d’Alger qu’il gère via sa filiale, l’EGSA assure directement la gestion, le développement et l’exploitation des aéroports de Hassi-Messaoud, In-Amenas, Tamanrasset, Ghardaïa, Bejaia, Chlef, Djanet, El Oued, Ouargla, Boussaâda, Touggourt, Illizi, In Guezzam, In Salah, El Golea, Laghouat et Hassi R’mel.
L’entreprise qui dispose d’infrastructures de fret exploitées par le pavillon national, de différentes capacités sur ses aéroports, notamment à Hassi-Messaoud, El Oued, Ghardaïa et Bejaïa, pourrait lancer d’autres projets de zones cargo à l’avenir, « en fonction des nouvelles données économiques définies par l’Etat », selon M. Sebaihi.
L’EGSA avait lancé en 2018 un programme d’extension de certaines infrastructures aéroportuaires, qui a touché celle d’El Oued et de Ouargla et dont les travaux ont été achevés et les aérogares réceptionnées fin 2022.
En outre, l’EGSA compte sur un déblocage des études portant sur la modernisation et extension des aérogares de Ghardaïa, Bejaïa, Ouargla, Djanet et d’Illizi afin de répondre à l’évolution du trafic aérien à l’l’horizon 2035.
Le trafic d’avant pandémie retrouvé en 2023
« Actuellement, nous œuvrons avec notre tutelle pour avoir un accord pour la levée de gel de cette opération qui nous permettra d’adapter nos infrastructures aux prévisions optimistes du trafic aérien, eu égard aux indicateurs du volet fret et passagers », souligne le même responsable.
Interrogé sur les investissements consentis par l’entreprise dans le cadre des projets de rénovation des infrastructures et équipements aéroportuaires, M. Sebaïhi a fait savoir que l’EGSA a consacré en tout quelque 6 milliards de Da sur les dix dernières années.
« Concernant l’aspect sûreté et sécurité, notre établissement a investi plus de 4 milliards de DA. Quant aux aménagements, rénovations et équipement, nous avons consacré près de 2 mds de Da sur les dix dernières années », a détaillé le premier responsable de l’EGSA, tout en soulignant que l’établissement affichait des « indicateurs financiers clés positifs ».
S’agissant, par ailleurs, de l’évolution du mouvement de passagers sur les 17 aéroports, il a fait savoir qu’il a atteint en 2022 un total de 1,7 million de voyageurs, en hausse e 41% par rapport à 2021, ajoutant que le trafic passager en 2023 retrouvera, voire dépassera, celui d’avant pandémie à 2 millions de voyageurs contre 1,89 million en 2019.
De même, le trafic aérien réalisé durant le 1er trimestre de l’année en cours a dépassé le niveau enregistré à la même période de 2019 (+7%), notamment à la suite « des décisions des pouvoirs publics à travers le renforcement de la capacité des sièges offerts par les compagnies aériennes et aussi les réductions tarifaires appliquées sur le réseau national et international », assure M. Sebaïhi.
Par ailleurs, l’EGSA se penche, ajoute-t-il, sur l’opération Hadj 2023, des « mesures particulières » ayant été prises pour l’amélioration de la qualité de services notamment en termes d’aménagement pour fluidifier les points d’encombrement dans les aérogares, permettant l’ouverture de nouveaux box d’enregistrement, et la prise en charge de la maintenance préventive des équipements de sûreté et sécurité.
Trois aéroports du sud sont concernés cette année par l’opération Hadj. Il s’agit de l’aéroport de Ouargla, Laghouat et Tamanrasset, qui vont accueillir les hadjis des régions respectives au départ et à l’arrivée des Lieux saints de l’Islam.
R. N.