vendredi 22 novembre 2024
Accueil > A la UNE > Autriche : le journal viennois «Wiener Zeitung» publie son dernier numéro après 320 ans d’existence

Autriche : le journal viennois «Wiener Zeitung» publie son dernier numéro après 320 ans d’existence

La Wiener Zeitung, journal autrichien, publie ce vendredi 30 juin son dernier numéro. Ce quotidien autrichien, fondé en 1703, revendique être le plus ancien quotidien du monde. Ce dernier numéro marque donc la fin de 320 ans d’une riche histoire. 

La Wiener Zeitung a couvert, au fil des siècles, nombre d’événements historiques et compté d’illustres lecteurs, comme Mozart et Beethoven. Nationalisé au milieu du XIXe siècle, le journal appartient depuis à l’État autrichien et son fonctionnement est singulier : il sert en effet de Journal officiel et a, en parallèle, une rédaction indépendante d’une quarantaine de journalistes.

Mais une loi votée en avril dernier a mis fin à son activité de Journal officiel dont les revenus lui permettaient de vivre. Le gouvernement, qui explique avoir agi en vertu d’une directive européenne, n’a pas souhaité combler le trou financier estimé à 20 millions d’euros. Pour Judith Belfkih, corédactrice en chef par intérim, cette disparition est le symbole de l’échec de la politique des médias en Autriche.

« Ces dernières années, l’Autriche a connu de nombreux scandales médiatiques qui ont montré qu’il y a un vrai problème concernant le journalisme, la politique et le financement. J’aurais aimé que l’on se dise : « nous avons un journal qui appartient à la République, nous devons trouver une solution et nous allons, pour cela, faire de la Wiener Zeitung un exemple ». Ce qui veut dire : bâtir un mur solide entre la rédaction et le propriétaire, le monde politique et avoir un financement très clair, qui soit aussi lié à la qualité. », explique la journaliste Judith Belfikh.

Le site internet, lui, va subsister et compte s’adresser aux jeunes en promouvant un journalisme de solution. Mais la rédaction sera drastiquement réduite. Plus de 60 emplois devraient être supprimés, dont une vingtaine de postes de journalistes.

I. H.