Le long métrage documentaire « Le Citoyen Pierre Chaulet », qui retrace le parcours et le militantisme du défunt médecin moudjahid a été projeté, samedi soir à Alger.
Produite en 2023, cette œuvre humaniste et historique de Saïd Mehdaoui, dépeint les conditions dans lesquelles Pierre Chaulet a rejoint la Révolution dans la wilaya IV historique, et met en exergue sa contribution précieuse, au lendemain de l’indépendance, à la lutte contre la tuberculose et au développement du secteur de la santé.
Le documentaire de 63 minutes débute avec des scènes poignantes des funérailles de Chaulet, décédé en France et inhumé en Algérie en 2012, avant de faire un flash-back sur son parcours depuis sa naissance à Alger en 1930.
Vite confronté à la misère du peuple algérien, il se rapprocha du Mouvement national et des scouts, où il s’enquit de plus près de l’oppression exercée par le colonisateur à l’époque.
Il s’engage avec son épouse Claudine Guillot, au service de la cause nationale, en travaillant au sein des cellules de soutien où il soignait les malades et les blessés parmi les révolutionnaires, distribuait des médicaments, formait des infirmiers etc.
Les scènes du documentaire montrent les liens que le défunt entretenait avec de grandes figures de la Révolution algérienne, telles que Ben M’hidi, Abbane Ramdane, Mohamed Boudiaf, Saad Dahlab, et Ben Youcef Ben Khedda, ou encore avec le militant Frantz Fanon.
Chaulet fut arrêté et exilé en France, où il poursuivit son doctorat en médecine avant de se rendre en Tunisie, et de rejoindre le Front de libération nationale (FLN). Outre les missions médicales qui lui ont été confiées, feu Chaulet était chargé de rejoindre l’équipe de rédaction du quotidien « El Moudjahid ».
La deuxième partie du documentaire retrace un autre aspect du militantisme de Chaulet après l’indépendance, lorsqu’il entreprit le combat contre la tuberculose qui sévissait en Algérie, luttant simultanément pour la gratuité des soins et la réforme du système de santé du pays.
Le documentaire se veut un réceptacle de nombreux témoignages d’historiens, de moudjahidine, d’amis du défunt, notamment des médecins qui l’ont côtoyé. Le téléspectateur découvre un témoignage du défunt, datant de 2011, où il faisait part de sa fierté d’être « Algérien jusqu’à la moelle ».
Le film est ponctué de séquences en noir et blanc, interprétées par de jeunes acteurs talentueux, principalement El Amine Mouffok dans le rôle de Pierre, et Nada Aissani dans celui de Claudine.
Ont assisté à la projection de ce documentaire plusieurs personnes qui ont livré leurs témoignages, en présence du fils du défunt, Luc Chaulet, et d’un public nombreux venu découvrir cette œuvre produite par le Centre algérien de développement du cinéma (CADC), dans le cadre du soixantième anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale.
M. B.