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Le tabagisme demeure l’une des principales causes de décès et de maladies évitables dans le monde, y compris en Algérie ou on estime que plus de 15 000 fumeurs meurent annuellement suite aux maladies liées au Tabagisme. En effet, le pays compte près de 5.7 millions de fumeurs. Bien qu’ils soient conscients des conséquences du tabagisme, la grande majorité ignorent d’où vient le danger des cigarettes. Concrètement, lorsqu’un fumeur allume une cigarette, il déclenche une réaction à haute température appelée « combustion ». Cette combustion du tabac produit une fumée contenant plus de 6000 composantes toxiques dont une centaine sont directement responsables des maladies liées au tabagisme en l’occurrence le goudron et le monoxyde de carbone.
Les méfaits de la cigarette sont principalement la conséquence de cette fumée qui affecte non seulement les fumeurs mais aussi leur entourage ainsi que l’environnement. La meilleure chose à faire pour réduire les dommages causés par le tabagisme est d’arrêter de fumer, malheureusement certains fumeurs n’y arrivent pas.
Partant de ce postulat, la science et la technologie ont trouvé des moyens innovants pour réduire les dommages causés par le tabagisme pour les personnes qui autrement continueraient à fumer. Il s’agit des produits alternatifs moins nocifs en comparaison aux cigarettes en raison du fait qu’ils ne brulent pas et peuvent être utilisés comme des alternatives efficaces pour réduire les risques.
Les études suggèrent qu’en l’absence de combustion dans les alternatives comme les cigarettes électroniques, les sachets de nicotine et les produits de tabac chauffé, le passage à ces alternatives peut réduire les dommages causés par la poursuite du tabagisme et aider les fumeurs à arrêter définitivement la cigarette.
Arrêter de fumer n’est pas une chose facile, tous les fumeurs le découvrent à leurs dépens lorsqu’ils tentent de se défaire de cette habitude. Les politiques de lutte contre le tabagisme se sont depuis plusieurs années basées sur deux piliers essentiels, la prévention en tant que priorité de santé publique instaurée depuis des décennies et la cessation qui constitue l’objectif ultime des professionnels de la santé auprès de la population des fumeurs.
Une autre voie, devrait faire l’objet d’une attention suffisante. Elle consiste à fournir aux personnes dépendantes à la cigarette, des alternatives moins nocives tels que la vape ou encore le tabac chauffé comme outils de sevrage tabagique.
A titre d’exemple, les derniers chiffres de Smoking England montrent que 35.2% des fumeurs adultes anglais utilisent la vape comme moyen de sevrage tabagique. Dans un communiqué datant d’octobre 2022, l’ASH( action on smoking and health), révèle en se basant sur une étude interne que les cigarettes électroniques sont 70 % plus efficaces pour aider les fumeurs à arrêter de fumer que les substituts nicotiniques.
Le cas de la Suède, premier pays européen à avoir atteint l’objectif de réduire le taux de tabagisme à moins de 5 %, est également étudié, grâce notamment à la diffusion de produits alternatifs. Dans le cas de Stockholm, « le passage à des produits moins nocifs s’est fait sans intervention nécessitant des ressources du système de santé. Le fait de proposer aux fumeurs des choix moins « nocifs » sur le marché s’est avéré efficace », selon Karl Fagerström, professeur émérite et président de Fagerström Consulting, membre fondateur de Scohre (International Association on Smoking Control & Harm Reduction).
La réduction des dommages pourrait ainsi devenir une pièce maîtresse des politiques antitabac, comme dans le domaine des médicaments. La réduction des méfaits s’appuie sur des stratégies et des solutions pratiques pour réduire les conséquences néfastes liées à la consommation de certaines substances, Encourager les fumeurs qui ne peuvent ou ne veulent pas arrêter de fumer à passer au vapotage est le meilleur exemple de réduction des dommages.
Mohammed Bessaïah
