dimanche 27 avril 2025
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Tir sur un hôpital à Gaza : au moins 200 morts, selon le Hamas

Au moins 200 personnes ont été tuées, mardi 17 octobre, dans une frappe sur l’enceinte de l’hôpital Al Ahli Arab de la ville de Gaza, ont annoncé les autorités du Hamas, qui accusent Israël. Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a dénoncé un « massacre » et a décrété trois jours de deuil national. Dans la soirée, l’armée israélienne a attribué la responsabilité de ce tir de roquette à l’organisation palestinienne Jihad islamique.

Le Hamas parle dans un premier temps de centaines de morts dans le périmètre de l’hôpital Al Ahli Arab, en plein Gaza. Par la suite, un autre communiqué de l’organisation palestinienne a donné des chiffres moins élevés. Selon le communiqué du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, « entre 200 et 300 » personnes sont mortes, et « des centaines de victimes se trouvent encore dans les décombres ».

Les images en tout cas sont très dures et ont rapidement circulé sur les réseaux sociaux. Israël a tout de suite affirmé que cela faisait l’objet d’une vérification. Cela intervient au moment de barrages de roquettes tirées depuis l’enclave palestinienne sur le centre d’Israël, notamment la région de Tel Aviv. Un regain de violence qui pourrait être le résultat de l’élimination dans le courant de l’après-midi d’Ayman Nofal, le commandant de la brigade centrale des brigades Izz al-Din al-Qassam, la branche armée du Hamas. Un des chefs de guerre du Hamas le plus ciblé par l’armée israélienne.

En Israël, on estime qu’à quelques heures de la venue du président Biden, les tirs vont encre redoubler d’intensité.

Pour Israël, « le Jihad islamique est responsable »

L’armée israélienne a communiqué dans la soirée. Tsahal rejette toute responsabilité dans cette frappe, qu’elle attribue à l’organisation palestinienne Jihad islamique. « D’après des informations des services de renseignements, basées sur plusieurs sources que nous avons obtenues, le Jihad islamique est responsable du tir de roquette raté qui a touché l’hôpital », affirme l’armée dans un communiqué. Un porte-parole insiste : Israël ne cible pas les hôpitaux.

À Ramallah, une importante manifestation a eu lieu immédiatement après la frappe sur l’hôpital de Gaza appelant à la démission du président palestinien, Mahmoud Abbas Les forces de sécurité palestiniennes ont tiré des grenades de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants.

La Russie et les Émirats arabes unis veulent une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU

Le bombardement de l’hôpital Al Ahli Arab suscite nombre de réactions dans la région et à l’étranger. Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne – délogée de la bande de Gaza en 2007 par le Hamas –, a dénoncé un « massacre » et décrété trois jours de deuil national.

Le Hezbollah libanais a appelé à observer une « journée de colère » mercredi pour condamner un tir meurtrier contre un hôpital de la bande de Gaza, un « massacre » dont il accuse Israël.

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, dont le pays essaye de tenir un rôle de médiateur dans le conflit israélo-palestinien, a lui exigé « l’arrêt de cette violence sans précédent à Gaza ». « J‘invite toute l’humanité à agir pour mettre fin à cette brutalité sans précédent à Gaza », a déclaré M. Erdogan sur le réseau social X, anciennement Twitter.

La Russie et les Émirats arabes unis ont appelé à une réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations unies. Ces deux pays « ont demandé la tenue d’une réunion publique urgente du Conseil de sécurité des Nations unies dans la matinée du 18 octobre en raison de la frappe sur un hôpital de Gaza », a indiqué l’ambassadeur adjoint russe à l’ONU, Dmitri Polianskiï, sur Telegram.

Tedros Adhanom Ghebreyesus a fait savoir que l’Organisation mondiale de la santé (OMS), dont il est le directeur général, « condamne avec force l’attaque sur l’hôpital Al Ahli Arab au nord de Gaza ». Sur X (ex-Twitter), il martèle : « Nous appelons à la protection immédiate des civils et des personnes de santé, ainsi qu’à l’annulation des ordres d’évacuation ». Il ponctue son message avec le hashtag #NotATarget (Pas une cible).

Ahmed Aboul Gheit, le chef de la Ligue arabe basée au Caire, appelle « l’Occident à faire cesser immédiatement la tragédie » à Gaza. Cette attaque est le fruit d’un « esprit diabolique », lance-t-il dans un message posté sur X. « Nos mécanismes arabes recensent les crimes de guerre, et leurs auteurs ne pourront pas échapper à la justice », a-t-il prévenu.

Attaquer une infrastructure civile n’est pas conforme au « droit international », a déclaré de son côté le président du Conseil européen Charles Michel. « Il semble que c’est confirmé, et une attaque contre une infrastructure civile n’est pas conforme au droit international », a déclaré Charles Michel qui a aussi exprimé son « émotion ». Le président du Conseil européen s’exprimait à l’issue d’un sommet par visioconférence des 27 pour tenter d’afficher l’unité du bloc à propos de la guerre entre Israël et le Hamas après plusieurs jours de cacophonie.

M. P.