samedi 26 avril 2025
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Des appels à un cessez-le-feu à Gaza au « sommet pour la paix » en Égypte

Des appels à une trêve entre Israël et le Hamas palestinien pour permettre l’entrée de l’aide à Gaza ont été lancés au « Sommet pour la paix » ce samedi 21 octobre en Égypte, auquel ont participé 31 pays et trois organisations internationales.

Après deux semaines de guerre, « il faut agir maintenant pour mettre fin au cauchemar », a lancé à l’ouverture du sommet du Caire Antonio Guterres, alors que près de 4 400 Palestiniens ont été tués dans les bombardements de représailles israéliens à Gazasous contrôle du Hamas, selon le ministère de la Santé local. Gaza a « besoin d’un acheminement massif d’aide », a ajouté le secrétaire général de l’ONU, alors que seuls 20 camions y sont entrés samedi depuis le poste-frontière de Rafah, entre Gaza et l’Égypte. Pour l’ONU, il faudrait au moins 100 camions par jour pour les 2,4 millions de Gazaouis privés de tout.

Le roi Abdallah II de Jordanie a réclamé « un cessez-le-feu immédiat », tandis que le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a affirmé que « l’unique solution à la question palestinienne est la justice », soulignant le « droit » des Palestiniens « à établir leur État ».

Antonio Guterres est revenu sur « le contexte plus large », évoquant « 56 ans d’occupation (israélienne) sans fin en vue ». « Mais rien ne peut justifier l’attaque condamnable du Hamas » qui doit « libérer immédiatement et sans condition » ses otages. Il faut, a ajouté le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, « la fin de l’occupation des Territoires palestiniens par Israël et la solution à deux États », israélien et palestinien.

Le président américain Joe Biden a dit mercredi à Tel-Aviv que cette guerre renforçait sa « détermination » pour une solution à deux États. « Nous ne partirons pas », a répété trois fois Mahmoud Abbas alors que Le Caire et Amman sont vent debout contre l’ordre israélien d’évacuer les Palestiniens du nord de la bande de Gaza vers le sud du territoire, frontalier de l’Égypte. Ils y voient un pas vers « un déplacement forcé » des Palestiniens vers le Sinaï égyptien qui équivaudrait selon M. Abbas à « une deuxième Nakba » (catastrophe, en arabe), en référence aux 760 000 Palestiniens poussés à l’exil après la création d’Israël en 1948.

Pas de communiqué final

La ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a concédé une erreur : « Collectivement, nous n’avons plus fait suffisamment attention à la centralité de la question palestinienne ». Selon elle, ce sommet était une première étape, un moment pour délivrer des messages de paix. La concrétisation d’un cessez-le-feu à Gaza est encore loin.

Au-delà des appels partagés pour l’entrée de l’aide aux Palestiniens de la bande de Gaza, soumise à un siège israélien, les représentants des pays occidentaux et arabes n’ont d’ailleurs pas pu s’entendre sur un communiqué final, ont indiqué des diplomates arabes à l’AFP. Les négociations ont achoppé sur deux points, selon eux : d’une part, « les pays occidentaux voulaient une condamnation claire du Hamas », dont l’attaque le 7 octobre contre Israël a déclenché une guerre ayant fait 1 400 morts dans ce pays. De l’autre, ils réclamaient « un appel à la libération des otages », quelque 200 personnes enlevées durant l’attaque par le Hamas.

Les pays arabes ont refusé d’inscrire ces points et le sommet s’est soldé par un communiqué de la présidence égyptienne dénonçant « une scène internationale qui a révélé ces dernières décennies son incapacité à trouver une solution juste et durable à la question palestinienne ». Le ministère israélien des Affaires étrangères a jugé « regrettable que même face à ces atrocités, certains trouvent difficile de condamner le terrorisme ». « Israël fera ce qu’il a à faire et attend de la communauté internationale qu’elle reconnaisse la justesse du combat », a-t-il ajouté.

M. B.