L’Afrique du Sud s’est imposée sur le fil face à la Nouvelle-Zélande (12-11) en finale de la Coupe du monde de rugby, ce 28 octobre au Stade de France. Les Springboks décrochent le quatrième sacre mondial de leur histoire et conservent leur titre de champions du monde acquis en 2019.
Les bourreaux des All Blacks existent et ce sont les Springboks. Au terme d’un duel très maîtrisé face à la Nouvelle-Zélande (12-11), l’Afrique du Sud a conservé son titre mondial, après sa précédente victoire en 2019, et décroché par la même occasion le quatrième sacre de son histoire ce samedi 28 octobre au Stade de France.
Les deux formations ont débuté cette finale pleine de tension dans des conditions de jeu délicates à cause de la pluie, rapidement marquée par le carton jaune de Frizell après un choc jugé dangereux sur le genou de Mbonambi. Handre Pollard a pu ouvrir le score pour les Springboks grâce à une pénalité tirée à 25 mètres et qui a rebondi favorablement sur le poteau (3e, 0-3). Menés par Etzebeth, les Sud-Africains ont ensuite mis la pression dans l’axe adverse avant de tenter une longue transversale vers Kolbe sur l’aile, bien captée par Mo’unga (8e).
Dominateurs dans ce début de rencontre, les Boks ont presque fait céder la défense néo-zélandaise grâce à un ballon porté, avant que Pollard ne soit intercepté à quelques mètres de la ligne et qu’une nouvelle pénalité leur soit accordée (13e, 0-6). De nouveau à 15 contre 15 suite au retour sur le terrain de Frizell, les All Blacks ont retrouvé du tranchant avec une bonne séquence face à la défense sud-africaine, conclue par un jeu au pied de Jordie Barrett pour Savea, tout proche d’aplatir le ballon dans l’en-but sans un rebond défavorable repris par Willemse (16e).
Mo’unga s’est occupé de réduire le score dans la foulée après une faute sud-africaine (17e, 3-6), imité juste après par Pollard qui a fait passer le ballon de justesse au-dessus de la barre transversale (19e, 3-9). Entreprenantes mais imprécises, les deux équipes ont buté successivement sur la ligne défensive adverse sans parvenir à inscrire le premier essai du match. Les All Blacks ont subi un énorme coup de massue avec le carton rouge reçu par leur capitaine Sam Cane suite à un plaquage mal maîtrisé, marquant certainement le tournant de cette finale (34e). À défaut de trouver le chemin du premier essai de ce match cadenassé, Pollard a pu aggraver le score pour l’Afrique du Sud en empilant une nouvelle pénalité (34e, 3-12).
Contraints de marquer pour ne pas perdre le fil de cette finale, les Néo-Zélandais ont accéléré le rythme en trouvant des espaces dans le camp sud-africain grâce à Telea et Ioane, qui a échoué en touche à quelques mètres de la ligne (37e). Mo’unga a réduit ensuite le score sur pénalité après une faute d’Etzebeth (38e, 6-12) pour conclure une première période parfaitement gérée par des Springboks en supériorité numérique à deux reprises et où les erreurs des All Blacks auraient pu leur coûter beaucoup plus cher.
Le retour des All Blacks n’a pas suffi
Les Boks ont cru enfin trouver la faille après la mi-temps avec une percée de leur capitaine Kolisi, arrêté sur l’aile droite à quelques mètres de la ligne (42e). Ils sont ensuite passés à un cheveu d’inscrire le premier essai de la rencontre suite à un rebond favorable capté en bout de course par Arendse devant Beauden Barrett, mais invalide en raison d’un pied mis en touche (45e). Tout comme le capitaine néo-zélandais, Siya Kolisi a reçu à son tour un carton jaune et rejoint le bunker après un choc tête contre tête avec Savea (46e).
Malgré leur infériorité numérique, les Blacks ont continué de pousser devant la ligne des Boks pour repasser devant au score, mais leur tentative a échoué après une passe mal ajustée de Mo’unga pour Jordan (52e). D’une persévérance à toute épreuve, les Néo-Zélandais ont enfin réussi à inscrire un essai grâce à un superbe numéro en solitaire de Mo’unga qui s’est faufilé entre les Sud-Africains pour finalement servir Smith (54e). Mais celui-ci a été immédiatement annulé par l’arbitre en raison d’un en-avant de Savea au départ de l’action (55e).
Ils sont repartis à l’assaut de plus belle pour capitaliser sur ce temps fort de plus de 15 minutes et ont finalement trouvé la lumière grâce à Beauden Barrett qui est allé aplatir en coin pour les replacer plus que jamais au contact des Boks (58e, 11-12), sans repasser devant au score après la transformation ratée de Mo’unga, très excentré à gauche (59e). Mise sous pression, la défense sud-africaine a bien résisté à partir de la 60e minute face aux multiples assauts des All Blacks.
Cheslin Kolbe a reçu un carton jaune en toute fin de match (73e) pour remettre les deux équipes à 14 contre 14 jusqu’au terme du match. Mais Jordie Barrett a manqué la pénalité de la victoire à 40 mètres (74e), laissant les Blacks à une petite longueur de retard de leurs adversaires jusqu’au coup de sifflet final.
Seule équipe victorieuse en finale de Coupe du monde face aux All Black en 1995, l’Afrique du Sud récidive et soulève le trophée Webb-Ellis pour la deuxième fois consécutive, portant à quatre le nombre de titres mondiaux remportés dans son histoire (1995, 2007, 2019 et 2023). Les Sud-Africains n’ont jamais connu la défaite en finale d’une Coupe du monde.
V. B.