C’est une restitution historique qui vient d’avoir lieu à Édimbourg, en Écosse. L’université de la ville vient de rendre les crânes de quatre combattants tués à Taïwan au XIXᵉ siècle, à leur communauté. L’institution souhaitait « rectifier son passé colonial ».
Les quatre combattants de la communauté Paiwan, un peuple autochtone de Taïwan, ont été tués en 1874 par des envahisseurs japonais. Leurs crânes, récupérés comme trophées, ont ensuite été déplacés en Inde puis ramenés par les troupes coloniales britanniques.
Étudiés à l’université d’Édimbourg, les crânes ont servi de support pour la phrénologie, une théorie depuis discréditée selon laquelle la forme du crâne reflète l’intelligence et le caractère de l’individu – cette pseudo-science a participé aux théories racistes de l’époque coloniale.
Les quatre crânes ont été restitués pendant une cérémonie à Édimbourg ce vendredi 3 novembre. La communauté Paiwan en avait émis la demande dans le sillage du mouvement Black Lives Matter en 2020. Depuis 75 ans, l’institution adopte une politique de rétrocession des artefacts aux peuples spoliés.
Les ossements seront, dans un premier temps, exposés au musée de la Préhistoire à Taïwan, avant des consultations avec la communauté paiwan pour choisir un lieu adapté pour enterrer les reliques.
E. V.