vendredi 22 novembre 2024
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Judo : triple championne du monde, Houria Ammour poursuit sa belle histoire avec les tatamis

Du haut de ses 57 ans, la judokate algérienne Houria Ammour continue d’écrire une belle histoire avec les tatamis. Elle vient de réussir la passe de trois dans les championnats du monde des vétérans, en s’adjugeant une troisième médaille d’or de suite dans sa catégorie de poids des -57 kg.

Une nouvelle prouesse réalisée lors du rendez-vous planétaire organisé du 31 octobre au 3 novembre à Abu Dhabi (Emirats arabes unis). Un troisième titre mondial de rang, après ceux de Cancun (Mexique) en 2018 et Marrakech (Maroc) en 2019.

Il s’agit d’un espoir que la championne oranaise a caressé depuis 2021, puisque cette compétition était prévue à cette année-là avant qu’elle ne soit reportée. Cela n’a pas, pour autant, découragé la judokate, qui a maintenu le cap en matière de préparation, en dépit de ses autres engagements, aussi bien dans sa vie privée que professionnelle.

A Abu Dhabi, l’Algérienne a disputé trois combats face à des championnes de renom, telles que l’Italienne Diana Arrigoni et la Française Antoinette Perquin, qui n’est autre que la médaillée d’or de l’édition précédente de 2019, chez les -52 kg.

En finale, elle s’est imposée avec Ippon contre une autre française, en l’occurrence, Leila Bertrand, pour décrocher un troisième titre mondial consécutif, toute somme mérité.

« Il s’agit du fruit d’un dur labeur. Je me suis fixé, depuis déjà un bon bout de temps, comme objectif, de remporter un nouveau trophée mondial. Pour ce faire, j’ai consenti d’énormes efforts à l’entrainement. Ca n’a pas été facile, d’autant plus que le chemin était parsemé d’embuches », a déclaré Ammour à l’APS.

N’ayant pas réussi à décrocher des contrats de sponsoring ou un accompagnement de la part des instances compétentes, la judokate algérienne était déterminée à aller au bout du rêve, en recourant à ses propres moyens pour financer sa participation dans cette joute mondiale, a-t-elle précisé.

« Dieu merci, je suis récompensée pour tous ces sacrifices », s’est-elle réjouie.

L’expérience au service des jeunes talents

Ces championnats du monde 2023 d’Abu Dhabi avaient enregistré la participation de pas moins de 973 judokas, soit 852 messieurs et 121 dames, venus représenter 63 pays dont l’Algérie, qui y a pris part avec une sélection composée de 13 judokas dont une seule dame, Houria Ammour en l’occurrence. De quoi rendre son trophée des plus précieux, s’est-elle félicitée.

Fervente amateur du judo depuis son jeune âge, cette athlète ceinture noire 5e dan, a porté le maillot national à plusieurs reprises dans les années 1990. Son attachement pour sa discipline l’a incité, en fin de sa carrière, à suivre une formation au CREPS d’Aïn El Türck où elle décroche un diplôme de cadre de la jeunesse et des sports. Elle a également obtenu un autre diplôme, celui d’entraineur qui lui a permis de mettre son expérience au service des jeunes talents.

Plusieurs clubs oranais en ont d’ailleurs profité, surtout que la triple championne du monde des vétérans a fait de la formation des jeunes catégories sa spécialité.

En 2014, Houria Ammour a fondé son propre club, le ‘ »Judo Noudjoum Wahrane’ » en l’occurrence, qu’elle tient les rênes durant un certain temps, avant de devenir, jusqu’à aujourd’hui, son entraineur. Un club qu’elle milite pour lui éviter la disparition en raison des nombreux problèmes qu’il rencontre, aussi bien sur le plan financier qu’infrastructurel, a-t-elle encore fait savoir.

Des obstacles qu’elle espère surmonter pour poursuivre son autre combat, celui d’offrir à l’Algérie une nouvelle génération, notamment de judokates de valeur, elle qui milite pour la promotion du judo féminin, a-t-elle souligné.

M. B.