La visite officielle du président turc, M. Recep Tayyip Erdogan, mardi en Algérie, et les entretiens qu’il a eus avec le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, ont permis à l’Algérie et à la Turquie de souligner leur volonté politique sincère d’aller de l’avant vers une coopération bilatérale étroite, d’autant que le conseil de coopération de haut niveau entre les deux pays revêt à présent un caractère « stratégique ».
Lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue turc, au terme de la cérémonie de signature de plusieurs accords et mémorandums d’entente entre les deux pays, au siège de la Présidence de la République, le Président Tebboune a qualifié la visite du président turc en Algérie d’« échéance importante » dans les relations entre les deux pays, soulignant que les entretiens entre les deux parties avaient permis d’« évoquer les relations bilatérales en général et les réalisations concrétisées ensemble depuis la tenue de la première session du conseil de coopération de haut niveau algéro-turc, devenu aujourd’hui un Conseil de coopération stratégique ».
Le président de la République a souligné que « les relations algéro-turques sont solides avec des perspectives ouvertes à davantage de coopération eu égard à la volonté politique sincère en Algérie et en Turquie », précisant que « les échanges commerciaux ont notablement évolué ces dernières années, leur volume ayant atteint plus de 5 mds USD en 2022 avec des prévisions dépassant les 6 mds USD en 2023 ».
Pour sa part, le président turc a estimé que le caractère « stratégique », conféré au Conseil de coopération de haut niveau algéro-turc, reflétait l’état actuel de la coopération entre les deux pays, le niveau de leurs relations et leur vision stratégique, affirmant la volonté de son pays de « poursuivre les efforts et de prendre les mesures nécessaires pour renforcer sa coopération avec l’Algérie dans différents domaines ».
Il a également fait savoir que la prochaine étape verra « la poursuite de efforts en vue de prendre des mesures supplémentaires dans les différents volets de nos relations bilatérales du commerce à l’énergie et de l’environnement à la culture ».
A cette occasion, le Président Erdogan a évoqué le volume des échanges commerciaux entre les deux pays, rappelant les démarches des deux pays pour atteindre 10 milliards de dollars à l’avenir.
Il a salué, dans ce sens, les efforts de l’Algérie dans « la mobilisation de ses capacités économiques, à travers la diversification de ses activités, sous la direction du Président Tebboune », affirmant « l’adhésion de près de 1400 entreprises turques à cette démarche ».
Exprimant, dans ce contexte, la disponibilité de son pays à augmenter le volume des investissements en Algérie, M. Erdogan a estimé que la signature de « l’accord d’encouragement et de protection mutuels des investissements dans les plus brefs délais contribuera à la promotion des investissements ».
A cet effet, le président turc a fait part d’une volonté commune animant les deux pays pour « le développement de leur coopération dans le domaine de l’énergie et des énergies renouvelables et leur diversification, à travers la conclusion de nouveaux partenariats », qualifiant les accords conclu entre Sonatrach et Botas de « bon exemple » de cette coopération.
Lors de sa visite, le Président Erdogan a coprésidé, avec le Premier ministre, M. Nadir Larbaoui, les travaux du forum économique algéro-turc.
Dans une allocution prononcée à ce forum, placé sous le slogan « Pour un partenariat économique productif et durable », le Premier ministre a affirmé que cet espace traduisait véritablement « la forte ambition » animant les deux pays pour la création d’un « partenariat bilatéral stratégique orienté vers l’attraction des investissements, le renforcement des échanges commerciaux, et la promotion d’une coopération fructueuse entre les entreprises algériennes et turques, de manière à refléter les liens historiques de fraternité unissant les deux peuples frères ».
Les relations de coopération entre l’Algérie et la Turquie ont connu « un saut qualitatif ces dernières années, notamment après l’échange de visites présidentielles, couronnées par des résultats importants et des orientations judicieuses pour le renforcement du dialogue politique et la promotion de la coopération économique entre les deux pays », a souligné le Premier ministre.
Cet état, poursuit M. Larbaoui, est la meilleure preuve de la force des liens économiques entre l’Algérie et la Turquie, « voire des capacités considérables qui résident dans cette coopération renforcée, avec l’espoir de poursuivre sur cette lancée qui ouvre de nouvelles opportunités et perspectives prometteuses au service de l’intérêt commun ».
Les deux présidents soulignent la nécessité de faire cesser immédiatement les crimes de génocide à Ghaza
Evoquant l’odieuse agression sioniste contre le peuple palestinien dans la bande de Ghaza, les deux président ont souligné la nécessité de faire cesser immédiatement ces crimes et de traîner les responsables devant la Cour pénale internationale (CPI), estimant que l’établissement de l’Etat palestinien est la seule solution définitive à ce conflit.
A ce propos, le président de la République a affirmé que la tragédie humaine en cours et les crimes odieux commis depuis des semaines dans la bande de Ghaza exigeaient « une action urgente pour traîner les responsables de ce génocide contre les Palestiniens devant la Cour pénale internationale ».
Il a également a indiqué avoir évoqué avec son homologue turc « la nécessité de joindre à la dénonciation de la politique, de la répression systématique, des crimes de génocide et du déplacement forcé auxquels se livre l’entité sioniste, une action urgente pour mettre fin à l’expansion des colonies et réprimer le terrorisme pratiqué par les colons contre les Palestiniens en Cisjordanie, laquelle action conduirait à traîner les responsables du génocide dans la bande de Ghaza devant la Cour pénale internationale ».
Pour le Président Tebboune, l’établissement de l’Etat palestinien est « la seule solution définitive » pour mettre fin aux conflits dans la poudrière du Moyen-Orient.
De son côté, le Président Erdogan a soutenu qu’« il n’y aura pas de paix et de stabilité durables dans la région sans une solution politique juste à la question palestinienne », rappelant que la création d’un Etat palestinien sur les frontières de 1967 avec El-Qods comme capitale « est désormais inéluctable ».
Il a souligné que son pays n’acceptait « en aucun cas » les attaques sionistes contre la bande de Ghaza, qui « s’apparentent à une punition collective et constituent des crimes de guerre ».
« Cibler des hôpitaux, des lieux de culte, des écoles, des lieux qui devraient être protégés, et forcer les gens à partir, c’est inadmissible », a-t-il fustigé.
Dans le même sillage, le président turc a insisté sur l’impératif d’instaurer un cessez-le-feu, au plus vite, dans la bande de Ghaza et de garantir l’acheminement des aides humanitaires dans la région sans entraves aucunes, affichant la disponibilité de son pays à intensifier les efforts dans ce sens.
Le Président Erdogan n’a pas manqué de saluer la position « sincère » et « ferme » de l’Algérie vis-à-vis de la cause palestinienne.
M. B.