La guerre à Gaza affecte aussi le trafic maritime mondial. En soutien aux Palestiniens, les rebelles houthis au Yémen ont depuis un mois fortement intensifié leurs attaques sur les navires marchands transitant par la mer Rouge, un des corridors maritimes les plus fréquentés au monde. Face à ces attaques, plusieurs compagnies de transports ont décidé par sécurité de ne plus passer par la mer Rouge, mais de contourner l’Afrique, via le Cap de Bonne-Espérance en Afrique du Sud. Un défi logistique pour assurer le ravitaillement des portes conteneurs.
Peu de ports africains sont équipés pour accueillir un tel trafic. Celui de Durban, en Afrique du Sud, est le plus grand et le plus avancé de l’Afrique subsaharienne. Mais il souffre depuis plusieurs mois d’importants retards, en raison notamment d’équipements défaillants. Aucune des compagnies maritimes ayant choisi de dérouter leurs navires n’ont donc encore fait de demandes pour mouiller dans les ports sud-africains.
Pour ravitailler en carburant les dizaines de porte-conteneurs qui passeront au large du Cap de Bonne Espérance, reste l’option de l’approvisionnement offshore, directement de navire à navire, mais les compagnies maritimes se heurtent ici à des contraintes administratives.
En septembre, les autorités fiscales sud africaines ont arrêté cinq navires de ravitaillement et suspendu leurs entreprises, soupçonnées d’avoir enfreint la loi en matière de taxation du carburant. Selon des experts, le pays s’attend toutefois à un niveau record d’importations de fioul en décembre, de l’ordre de 230 kilotonnes, pour répondre aux besoins entraînés par cette crise.
Frappe drone sur un navire lié à Israël au large des côtes indiennes
Un navire a été frappé ce samedi 23 décembre par un drone au large des côtes indiennes. Les dégâts sont minimes et l’attaque n’a pas été revendiquée. Mais ce genre de frappes qui se multiplient depuis le début de la guerre à Gaza met en danger la liberté de navigation globale.
Cette fois, c’est un navire-citerne qui a été attaqué par un drone. La frappe a eu lieu dans l’océan Indien, à tout juste 200 km au sud-ouest du port indien de Veraval et non pas en mer Rouge comme c’était le cas jusqu’à présent. Et elle n’a pas été revendiquée à ce stade. Elle a provoqué un incendie à bord du navire qui a pu être rapidement maîtrisé par les membres d’équipage, des ressortissants indiens. On indique encore qu’il n’y a pas eu de blessés.
Le MV Chem Pluto, un chimiquier battant pavillon libérien, appartient à une société britannique, mais est affilié à Israël. Il avait fait escale en Arabie saoudite et se rendait en Inde.
Depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas, les rebelles houthis du Yémen ont multiplié les attaques sur des cargos ayant un lien avec Israël. Ils utilisent des missiles et des drones qui leur sont fournis par l’Iran. Selon une source militaire américaine, les Houthis seraient assistés par un navire espion iranien, car ils ne disposent de la technologie radar nécessaire pour cibler les cargos. Plus de 20 pays, notamment la France et le Royaume-Uni, se sont joints à une force d’intervention mise sur pied par les États-Unis en mer Rouge pour assurer la liberté de navigation en mer Rouge.
L’Iran nie toute implication dans des attaques des rebelles houthis du Yémen
L’Iran a rejeté samedi les accusations des États-Unis sur son implication dans des attaques récentes menées par des rebelles Houthis du Yémen contre des navires commerciaux en mer Rouge. « La résistance [groupes armés en lutte contre Israël, NDLR], dispose de ses propres forces et agit en fonction de ses propres décisions et capacités », a déclaré le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Bagheri, à l’agence locale Mehr.
Le diplomate réagissait aux « affirmations des Occidentaux » selon lesquelles Téhéran « informait » les Houthis yéménites de « l’emplacement des navires américains ». Vendredi, la Maison Blanche a accusé l’Iran d’être « très impliqué dans la planification » des attaques récentes des rebelles Houthis en leur livrant « des équipements militaires sophistiqués » et une « aide en matière de renseignement ».
M. B.