mercredi 23 octobre 2024
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France / Les syndicats d’agriculteurs FNSEA et JA du bassin parisien annoncent « un siège de la capitale » dès lundi

Des barrages se lèvent et la circulation reprend samedi sur certaines autoroutes, mais les agriculteurs, loin d’être satisfaits des annonces du gouvernement, sont déterminés à poursuivre le mouvement. La FNSEA et des Jeunes agriculteurs (JA) du grand bassin parisien entameront lundi 29 janvier un « siège de la capitale », ont annoncé samedi soir les deux syndicats qui représentent la majorité de la profession au niveau national.

« Dès lundi 29 janvier à 14h les agriculteurs des départements : l’Aisne, l’Aube, l’Eure, l’Eure & Loir, l’Île-de-France, la Marne, le Nord, l’Oise, le Pas-de-Calais, la Seine & Marne, la Seine-Maritime et la Somme, membres du réseau FNSEA et Jeunes Agriculteurs du Grand Bassin Parisien entament un siège de la capitale pour une durée indéterminée », écrivent les syndicats FNSEA et Jeunes agriculteurs (JA) du grand bassin parisien dans un communiqué.

La colère du monde agricole est toujours à la Une de l’actualité française après les annonces vendredi 26 janvier du Premier ministre Gabriel Attal. Toutefois, moins de blocages étaient signalés ce samedi sur les routes de France. Ceux menés par le syndicat des Jeunes Agriculteurs ont été levés à la mi-journée. Peut-être pour mieux revenir… Car ce même syndicat menace d’un potentiel blocus de Paris à partir de lundi.

« L’unité, la clé pour faire durer la contestation »

D’autres mobilisations se sont poursuivies ce samedi, menées notamment par la Coordination rurale, avec une opération escargot en région parisienne ce matin. L’occasion aussi d’évoquer la suite du mouvement de protestation.

Debout depuis 05h00, une trentaine 30 agriculteurs, syndiqués ou non, sont partis du sud de la région parisienne en direction l’aéroport Charles de Gaulle, au nord de Paris. Dans le cortège, une petite vingtaine de tracteurs, suffisants pour ralentir la circulation sur la route. Quelques coups de klaxon de la part d’automobilistes en guise de soutien. Ils sont tous d’accord sur un point : les annonces du Premier ministre sont insuffisantes. Mais quelle suite donner à cette contestation ? Car il y a ceux qui fatiguent après une semaine de mobilisation, ceux qui devront retourner travailler sur leurs exploitations et ceux qui doutent de l’unité des syndicats.

« L’unité, ce sera pourtant la clé pour faire durer la contestation, j’en suis prêt à faire une grève de la production, mais est-ce que tous les agriculteurs vont me suivre ? », se demande par exemple un exploitant. En ligne de mire, la capitale, Paris. Son blocus par certains syndicats est une possibilité d’ici demain soir. Un agriculteur se souvient, en 1992, on était contre la Politique agricole commune, on a bloqué tout Paris, alors ce n’est vraiment pas le moment de tout arrêter.

La mobilisation en France fait écho à celles observées dans d’autres pays européens

La mobilisation en France fait écho à celles observées dans d’autres pays européens. Si l’arrivée sur le marché de céréales ukrainiennes a été une étincelle locale chez les agriculteurs d’Europe centrale, Luc Vernet, secrétaire général du think tank Farm Europe, analyse au micro de Jean-Baptiste Marot les préoccupations qui transcendent le mouvement au niveau européen : « En Europe de l’Ouest notamment, Pays-Bas, mais aujourd’hui aussi, France, Espagne, on voit que ce sont beaucoup plus les questions des règles, des normes et du fait que les agriculteurs ont l’impression qu’on dit aux cultivateurs comment cultiver, aux éleveurs comment élever. Mais y a un point central et commun à l’ensemble de ces mouvements avec un chiffre qui reflète quand même une réalité économique forte. C’est qu’entre 2003 et 2023, la valeur des aides directes aura baissé de 37%. »

« Les agriculteurs ont l’impression d’un désengagement des pouvoirs publics et en particulier de l’Europe sur ce sujet sur le plan économique, mais inversement d’une multiplication au niveau européen de contraintes qui viennent grever la compétitivité de leurs exploitations et ils ne voient pas comment faire face à une équation qui devient économiquement impossible. »

M. B.