La compagnie de Doha n’a pas attendu le Mondial de foot pour marquer des points
À cent jours du coup d’envoi de la Coupe du monde de football à Doha, une équipe menée par un Français affiche une forme éblouissante : Qatar Airways. Son directeur de la stratégie et de la transformation, Thierry Antinori, arrivé de chez Emirates il y a trois ans, commence à récolter les fruits de sa nouvelle politique commerciale. Sans attendre le début de la compétition, qui va drainer des centaines de milliers de visiteurs à Doha, la compagnie vient de signer la meilleure performance économique de son histoire, mais aussi de celle de l’ensemble du secteur aérien. Elle a réalisé sur l’exercice 2021-2022 1,5 milliard d’euros de bénéfices, en hausse de 200 % par rapport à ses meilleurs résultats depuis son lancement, en 1994. Face à son imposante voisine de Dubai, Emirates, Qatar Airways a choisi d’avoir des avions plus petits, de proposer une plus grande fréquence des vols et s’est rapprochée de nouveaux partenaires pour étendre son réseau. « Nous avons offert en juillet 2022 deux fois plus de routes vers les États-Unis et l’Afrique qu’en juillet 2019 », pointe Thierry Antinori. Le transporteur tire aussi bénéfice de positions prises sur le marché du fret pendant la pandémie : sa large flotte d’avions-cargos était l’une des rares dans les airs. Pour le Français, le succès de la compagnie du Golfe s’explique par la qualité de la prestation. Quand ses concurrents, souvent faute de personnel, n’ont pas retrouvé leurs standards d’avant crise, Qatar Airways a élevé les siens. Illustration avec le nouvel aéroport de Doha, construit pour accueillir 70 millions de passagers, dont une grande majorité en correspondance. « Quand la conception et la gestion d’une infrastructure sont placées sous le contrôle d’une compagnie, cela fait la différence », estime Thierry Antinori, dont le patron, le bouillonnant Akbar Al Baker, est aussi à la tête de l’aéroport.
S. A