Presque 100 ans après avoir déserté les côtes argentines à cause de la chasse, le rorqual boréal, troisième plus grande espèce de baleine au monde, a refait son apparition au large de la Patagonie. Un succès en matière de conservation qui s’explique notamment par les réglementations sur la pêche à la baleine.
Il faut remonter à 1929 pour trouver la trace de la dernière fois que l’immense silhouette gris-bleue d’un rorqual boréal a été aperçue au large de l’Argentine. Dans les années 1920, la chasse indiscriminée avait poussé ces baleines à s’exiler sous d’autres latitudes pour survivre.
Quatre-vingt-quinze ans plus tard, des scientifiques de l’Université nationale de Patagonie ont pu observer depuis les côtes argentines un spécimen de ce mammifère géant pouvant mesurer jusqu’à 20 mètres de long pour un poids moyen compris entre 20 à 30 tonnes.
Ce grand retour a été rendu possible par la longue et laborieuse mise en place de réglementations sur la chasse à la baleine. Après la signature d’une première convention par 22 pays en 1931, un moratoire international était entré en vigueur en 1986. Le rorqual boréal est aujourd’hui une espèce protégée, dont la population totale est estimée entre 10 000 et 50 000 individus.
Mais les menaces demeurent, dans le monde. Jeudi, l’agence nationale de pêche japonaise a proposé un plan pour ajouter le rorqual boréal aux trois espèces de baleine dont la chasse commerciale est autorisée dans la Zone économique exclusive de l’archipel.
T. C.