Volodymyr Zelensky serait de plus en plus contesté en Ukraine, selon le Washington Post. En début de semaine, il a déclaré au journal américain qu’il avait fait le choix de ne pas avertir sa population du projet d’invasion russe pour garantir la stabilité économique du pays et éviter que de nombreux Ukrainiens fuient le pays.
Volodymyr Zelensky affirme que s’il avait informé la population des projets russes, son pays aurait sans doute perdu la guerre en moins d’une semaine. Mais après six mois de bombardements, d’exactions, de viols, de maisons pulvérisées, certains se demandent si tout ça n’aurait pas pu être évité.
Jusque-là incontesté, Volodymyr Zelensky voit les critiques émergées sur les réseaux sociaux. Des universitaires, des journalistes condamnent la stratégie de Zelensky de ne pas dévoiler les informations américaines sur les préparatifs de la guerre côté Russe.
Mikhailo Michtchenko est directeur adjoint du service sociologique du centre Razumkov, spécialiste de l’opinion publique en Ukraine et pour lui ces critiques émanent d’une petite partie de la population qui a ses propres intérêts : « C’est pourquoi, beaucoup de journalistes et tous les blogueurs ont une connexion avec les partis d’opposition », affirme-t-il.
Si aucune étude sociologique n’a encore été publiée, Mikhailo Michtchenko tente d’évaluer la portée de l’interview du président ukrainien dans le Washington Post sur l’opinion publique. « Intuitivement, je peux dire que cette critique n’aura pas une grande influence sur l’opinion publique. » Il affirme que la côte de popularité du chef d’État est encore très élevée.
« Les résultats sociologiques des différents services sociologiques, pas seulement du centre Razumkov, ont démontré que le niveau de soutien de Volodymyr Zelensky est très haut. »
Certains internautes tentent de prendre plus de recul. L’une d’entre eux se demande d’ailleurs si une menace d’invasion aurait été pris au sérieux à l’époque. « Nous avons refusé de croire » se remémore-t-elle, alors que les Russes déplaçaient ses troupes à la frontière.
M. B.