Dans quelques jours, plus de 180 dirigeants du monde entier sont attendus pour la semaine de haut niveau à l’ONU, où la guerre à Gaza devrait dominer les débats. La délégation palestinienne appelle les États à exiger la fin de l’occupation israélienne dans ses territoires dans les 12 mois. C’est la première fois qu’elle soumet elle-même un texte au vote et elle a décidé de s’appuyer sur l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice qui a estimé que la présence continue d’Israël dans le Territoire palestinien occupé depuis 1967 est illicite.
L’ambassadeur palestinien à l’ONU, Riyad Mansour, n’a pas perdu de temps. Une fois l’avis de la Cour internationale de Justice (CIJ) rendu, il a travaillé avec d’autres pays arabes pour rédiger sa première résolution. En juillet dernier, la CIJ, se penchant sur l’occupation israélienne depuis 1967 à la demande de l’Assemblée générale, avait estimé que « la présence continue d’Israël dans le Territoire palestinien occupé est illicite » et qu’Israël est « dans l’obligation (d’y) mettre fin (…) dans les plus brefs délais ». Pour s’assurer un large soutien, Riyad Mansour a repris les termes mêmes de l’avis de la plus haute instance de justice.
« C’était un avis historique, car c’était la première fois que la Cour examinait l’occupation israélienne dans son ensemble. L’avis consultatif de la Cour a montré qu’il n’y a aucun doute sur les faits ou sur le droit, mais le droit n’est pas là pour servir simplement de critère de mesure des violations. Il est là pour empêcher ces violations, et quand cela ne fonctionne pas, il est là pour les punir, pour y mettre un terme, pour réclamer des responsabilités, pour garantir la justice », assure l’ambassadeur palestinien à l’ONU.
Vote sur le retrait des troupes israéliennes
Le projet de résolution débattu depuis mardi 17 septembre par les 193 États membres de l’ONU doit être mis au vote à 11h00 heure locale (15H00 TU) ce mercredi. Il « exige » qu’Israël « mette fin sans délai à sa présence illicite » dans les territoires palestiniens et que ce soit fait « au plus tard 12 mois après l’adoption de cette résolution ». Le premier projet de texte donnait seulement six mois.
Il « exige » également le retrait des forces israéliennes des territoires palestiniens, l’arrêt des nouvelles colonies, la restitution des terres et propriétés saisies, ou encore la possibilité de retour des Palestiniens déplacés.
Le projet de résolution appelle également les États membres à prendre des mesures pour mettre fin aux importations venant des colonies, et à la fourniture d’armes à Israël s’il y a des motifs « raisonnables » de penser qu’elles pourraient être utilisées dans les territoires palestiniens. Et aussi à prendre des sanctions contre les personnes participant « au maintien de la présence illicite d’Israël » dans les territoires occupés.
Résolution non contraignante
Même si cette résolution est votée, elle ne sera pas contraignante mais elle donnera le ton, à quelques jours du lancement de la semaine de haut niveau de l’Assemblée générale et compliquera un peu plus la visite de Benyamin Netanyahu.
Israël a dénoncé une « mascarade ». « Ceux qui contribuent à ce cirque ne sont pas que des spectateurs », mais « des collaborateurs. Chaque vote en soutien à ce cirque alimente la violence et encouragent ceux qui rejettent la paix », a fustigé l’ambassadeur israélien Danny Danon, qualifiant la démarche palestinienne de « terrorisme diplomatique ».
M. B.