La communauté internationale a été interpellée mardi pour intervenir face à une « escalade dangereuse » des agressions contre la mosquée Al-Aqsa, prise d’assaut par les colons sous haute protection des forces d’occupation sionistes qui ont mené de violentes répressions contre les fidèles, en violation flagrante des chartes des droits de l’homme et des résolutions de l’ONU.
Des dizaines de colons protégés par les policiers sionistes ont envahi mardi la mosquée sainte du côté de la Porte des Maghrébins, effectuant des tours de provocation dans ses esplanades, selon le département du Waqf islamique d’El-Qods occupée.
Cette nouvelle agression intervient sur fond d’appels d’organisations d’extrême-droite, appelant leurs membres et sympathisants à envahir » massivement la mosquée sainte le 29 septembre à l’occasion du soi-disant « Nouvel An juif ».
La veille déjà, les forces sionistes ont imposé des restrictions aux portes de la mosquée sainte et interdit l’entrée aux Palestiniens de moins de 40 ans, en préparation d’une prise d’assaut de centaines de colons, protégés par la police. Deux Palestiniens ont été blessés et cinq autres arrêtés lors de l’invasion.
L’Organisation de la Coopération islamique (OCI) a condamné l’agression par des colons juifs contre Al-Aqsa, sous la protection de militaires « qui ont imposé des restrictions à l’entrée des fidèles, agressant et arrêtant des dizaines d’entre eux ».
Pour l’OCI, mais aussi le Koweït et l’Egypte, cette « dangereuse escalade » est une agression contre le caractère sacré des lieux saints et la liberté de culte, et une « violation flagrante » des chartes des droits de l’homme, des conventions de Genève et des résolutions des Nations Unies.
A cet effet, le Secrétariat général de l’OCI a appelé la communauté internationale à prendre des « mesures sérieuses » et « immédiates » pour mettre fin à ces violations sionistes répétées, obliger l’occupation à respecter le caractère sacré des lieux saints et préserver le statut juridique et historique d’Al-Aqsa.
Pour sa part, la Ligue arabe a condamné la prise d’assaut d’Al-Aqsa, tenant l’entité sioniste pour responsable de la tension dans la région.
Le porte-parole du secrétaire général de la Ligue, Jamal Rushdie, a déclaré que l’intensification des incursions avant les « fêtes juives » à Al-Aqsa et l’arrestation des Palestiniens à l’intérieur, « visent à imposer une division temporelle et spatiale dans la mosquée sainte », ce qui augmente la tension, « déjà existante » dans les territoires palestiniens occupés, en particulier à Al-Qods occupée.
« Cette politique continue, a-t-il ajouté, est une violation flagrante du droit international, et une provocation aux sentiments des Palestiniens et des musulmans en général. »
Des violations « inacceptables » par le droit international
L’escalade sioniste contre El-Qods occupée a suscité l’inquiétude de nombreux autres pays. Qualifiant ces violations d’« inacceptables » par le droit international, la Turquie et la Jordanie ont condamné l’escalade, outre les agressions « des colons radicaux » contre l’enceinte du Haram Al-Sharif et les raids menés sous l’étroite protection de la police sioniste.
La diplomatie jordanienne a averti que les attaques continues contre les lieux sacrés représentaient une « tendance dangereuse » qui menace de s’aggraver davantage et « dont les conséquences se répercuteront sur le monde entier », rappelant que « la Mosquée Al-Aqsa, avec sa superficie totale de 144 dounams, est un lieu de culte réservé aux musulmans » et précisant que le département jordanien des Affaires des Awqaf et d’Al-Aqsa « est la seule autorité chargée de superviser ses affaires et de gérer les entrées ».
Le porte-parole du ministère jordanien des Affaires étrangères et des Expatriés, Haitham Abu Alfoul, a appelé en outre la puissance occupante à cesser immédiatement toutes les pratiques et violations contre Al-Aqsa et à respecter son caractère sacré.
Pour sa part, le Qatar a exprimé « sa ferme condamnation et dénonciation » de l’invasion par l’armée d’occupation et des colons de la mosquée sainte, la considérant comme « une violation du droit international et une provocation aux sentiments de millions de musulmans dans le monde », mettant en garde contre les tentatives systématiques de l’occupation de modifier le statut historique et juridique d’Al-Aqsa qui pourrait conduire à une explosion de la situation.
Plus de 34.000 colons ont envahi la mosquée sainte en 2021. Depuis 2003, l’occupation sioniste autorise ses colons à entrer dans l’enceinte de la mosquée sainte presque quotidiennement. Elle tente d’empêcher les Palestiniens de pratiquer leur droit de culte alors que les colons sont autorisés à pratiquer librement leurs rituels talmudiques.