Le président de la Société algérienne d’obésité et des maladies métaboliques (SAOMM), Pr Ammar Tebaibia a mis en garde, samedi à Alger, contre une recrudescence en Algérie du phénomène de l’obésité, désormais répandu chez les adultes et les enfants, en raison du changement du mode de vie.
Dans une déclaration à l’APS en marge du 1er congrès sur l’obésité et les maladies métaboliques, Pr Tebaibia a souligné que les services des consultations médicales enregistrent quotidiennement une affluence considérable de « malades souffrant d’obésité, qui figure désormais parmi les maladies répandues, d’où la nécessité de lui accorder une importance particulière ».
L’obésité génère plusieurs maladies, dont les maladies cardiovasculaires, l’hypertension artérielle (HTA), le diabète et le cancer.
Les personnes souffrant d’obésité sont parmi celles les plus exposées aux risques de contracter le coronavirus (Covid-19) et d’y laisser leur vie, aussi bien en Algérie qu’à travers le monde, a fait savoir le spécialiste.
Dans ce cadre, il a appelé à « élaborer un plan national stratégique de lutte contre cette maladie qui induit une augmentation des coûts et pèse sur le système de santé et l’économie nationale, citant les coûts des examens médicaux supplémentaires et des analyses biologiques ».
« L’obésité touche 30 % de femmes et 14 % d’hommes », selon l’enquête nationale de 2016/2017.
Si des mesures urgentes ne sont pas prises, le phénomène touchera 46 % de femmes et 14% à 30 % d’hommes d’ici 2030.
Entre autres facteurs de risque de cette maladie, classée depuis 2018 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) parmi les maladies chroniques graves, il y a lieu de citer la mauvaise alimentation, le manque d’activité physique, outre les facteurs génétiques.
Selon une étude mondiale récente, le même spécialiste a indiqué que la hausse des cas d’obésité pourrait coûter à l’économie mondiale un taux de 3,3% du PIB d’ici 2060.
L’étude publiée dans la revue électronique BMJ Global Health montre que
l’obésité qui peut être mesurée après le calcul de l’indice de masse corporelle (IMC) et peut provoquer des maladies cardiaques, le diabète, ou des cancers, est susceptible d’entrainer un ralentissement du développement dans les pays à faible revenu, a-t-elle précisé.
« Au niveau mondial, près des deux tiers des adultes souffrent de surpoids ou d’obésité, un taux appelé à accroître d’ici 2060, avec trois adultes sur quatre qui seront touchés par cette maladie », a mis en garde la chercheuse qui a élaboré l’étude, Rachel Nugent, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU.
La croissance démographique et économique d’un pays constitue l’un des principaux facteurs de prévalence de l’obésité, a-t-elle expliqué, soulignant qu’avec l’enrichissement des pays, les régimes alimentaires changent, pour inclure davantage de produits transformés.
Dans certains pays, le vieillissement de la population constitue un autre un facteur de risque, car les personnes âgées ont du mal à perdre du poids.
Le rapport souligne que le coût économique de l’obésité « n’est pas uniquement dû aux comportements individuels », mais s’explique davantage par des facteurs sociaux et économiques.
APS