L’ancien chef de l’agence spatiale russe Roscosmos, Dmitri Rogozine, a annoncé mercredi 4 janvier avoir envoyé au président français, Emmanuel Macron, le bout de shrapnel qui l’a blessé en Ukraine le 21 décembre dernier, tiré selon lui depuis un canon français Caesar fourni à Kiev. Dans une lettre envoyée à l’ambassadeur de France en Russie, Pierre Lévy, il accuse tout bonnement la France d’être devenue un pays fasciste.
« Paris a trahi l’héritage de De Gaulle et est devenu l’un des États les plus sanguinaires d’Europe », assène M. Rogozine, dans sa lettre adressée à l’ambassadeur. « C’est un État fantoche comme la France de Vichy, qui se dévoue à servir l’hitlérisme », continue-t-il.
Et de conclure : « Personne n’échappera à ses responsabilités pour les crimes de guerre de la France, des États-Unis et des autres pays de l’Otan dans le Donbass. »
Dmitri Rogozine s’est fait une spécialité de ce genre de coups de communication extravagants. Peu de temps après son remplacement à la tête de Roscosmos, il avait annoncé son départ dans le Donbass. Il s’était alors largement mis en scène sur les réseaux sociaux, armé jusqu’aux dents, en tenue de combat.
Mais lors de l’attaque qui l’avait blessé, Dmitri Rogozine était, semble-t-il, en train de fêter son anniversaire dans un restaurant de luxe de Donetsk. La nouvelle de sa blessure avait d’ailleurs déclenché une tempête de sarcasmes sur les réseaux sociaux russes.
De nombreux blogueurs militaires l’avaient accusé de n’avoir jamais mis les pieds sur le front. « Il a de la chance », écrivait un compte proche du groupe Wagner. « Vu son bilan à la tête de Roscosmos, on aurait dû l’attacher à un missile de croisière. Comme ça, au moins, il serait arrivé à Kiev. »
B. M.