La 25e Coupe du Golfe, qui se déroule du 6 au 19 janvier à Bassora, marque le retour de l’Irak dans l’organisation de manifestations sportives. L’accueil de cet événement biennal devrait renforcer les relations avec les voisins du Golfe.
La ville irakienne de Bassora accueille, à partir de ce vendredi 6 janvier, la Coupe du Golfe de football réunissant le pays hôte avec Oman, l’Arabie saoudite, le Qatar, les Émirats arabes unis, le Yémen, Bahreïn et le Koweït. Un grand défi pour l’Irak, martyrisé par les conflits et une corruption rampante.
Annulation des frais de visa pour les supporteurs étrangers
Plus de 10 000 supporters étrangers ont fait le déplacement jusqu’à la grande ville du Sud irakien, selon une source au sein de l’administration régionale. À la mi-décembre, les autorités irakiennes avaient annoncé l’annulation des frais de visa pour les supporteurs venus assister à la compétition.
Pour la première fois depuis plus de quarante ans, l’Irak organise une édition de la Coupe du Golfe. La dernière avait eu lieu en 1979. Car après l’arrivée au pouvoir de Saddam Hussein, cette année-là, est survenue la guerre contre l’Iran (1980-1988), puis l’invasion du Koweït par l’Irak et la Guerre du Golfe (1990-1991), l’invasion emmenée par les États-Unis (2003) et le fratricide conflit inter-confessionnel (2006-2008).
L’Irak devait organiser une édition en 2014, mais le tournoi avait finalement été déplacé vers l’Arabie saoudite en raison de craintes liées à la sécurité. À l’époque, le groupe jihadiste État islamique (EI) occupait une partie du territoire irakien, dont Mossoul, grande ville du nord. Aujourd’hui, l’Irak vient de célébrer les cinq ans de sa « victoire » militaire sur l’EI et, malgré des attaques jihadistes sporadiques contre l’armée et la police dans le nord du pays, le pays pétrolier a renoué avec un semblant de stabilité.
Alors, jusqu’à la finale de la Coupe du Golfe, le 19 janvier, Bassora et tout l’Irak espèrent pouvoir souffler un peu… et accueillir ses voisins en grande pompe, notamment le Koweït, que l’Irak a envahi et annexé depuis la province de Bassora, avant d’en être chassé par une coalition internationale début 1991.
Stades neufs
Les organisateurs ont mis les bouchées doubles pour se doter d’infrastructures faisant oublier l’interdiction d’organiser des matchs internationaux qui a frappé l’Irak pendant de longues années à cause de l’instabilité et des conflits à répétition. Bassora compte aujourd’hui deux enceintes : le Stade international inauguré en 2013 avec 65 000 places et Al-Mina qui dispose de 30 000 sièges et qui a été inauguré deux semaines avant le tournoi.
La ville s’est refait une beauté. La corniche a été rénovée, des hôtels construits, des rues pavées. Au total, le gouvernement irakien a alloué 33 millions de dollars à la Fédération irakienne de football pour organiser la Coupe du Golfe. Après l’invasion du Koweït en 1990, qui a entraîné la rupture des liens entre Bagdad et les autres pays du Golfe, l’équipe irakienne avait été interdite de participation à la compétition. Elle est revenue en 2004, un an après le retrait de Saddam Hussein du pouvoir.
M. B.