jeudi 21 novembre 2024
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À Ramallah, les Palestiniens sans grand espoir après la démission du gouvernement

Le gouvernement de l’Autorité palestinienne a démissionné lundi. C’est le Premier ministre palestinien Mohammad Shtayyeh qui l’a annoncé lors d’une conférence de presse. Mais dans les faits, cette décision, pour les Palestiniens, ne change pas grand-chose, car le président Mahmoud Abbas reste en place. Tous attendent de voir, sans grand espoir.

Les mots du Premier ministre palestinien, Mohammad Shtayyeh, à propos de cette démission, sont forts. Il s’agit d’une démission du gouvernement de l’Autorité palestinienne « à la lumière de ce à quoi notre peuple, notre cause palestinienne et notre système politique sont confrontés : ces évolutions politiques, sécuritaires et économiques liées à l’agression des Palestiniens dans la bande de Gaza, à l’escalade sans précédent en Cisjordanie et dans la ville de Jérusalem. »

L’annonce de la démission du gouvernement Shtayyeh est loin d’avoir fait l’effet d’un séisme politique. Dans les rues de Ramallah, les Palestiniens sont surtout pessimistes, à l’image de Rula, cette habitante, la cinquantaine. « Même si les personnes changent, ce sera la même chose, c’est le gouvernement d’Oslo, c’est le gouvernement de la coopération sécuritaire avec Israël. Toutes ces nominations, c’est vraiment pour faire plaisir aux Américains, ce n’est pas à cause de ce qui se passe sur le terrain ou ce qui arrive aux Palestiniens. »

Pour beaucoup, Mohammad Shtayyeh incarnait le système : celui d’une Autorité palestinienne vieillissante, anti-démocratique et non-représentative. « Mais si Mahmoud Abbas reste, et s’il nomme son proche conseiller sans inclure d’autres factions, à quoi bon ? », se demande Ahmad. « Je pense qu’il n’y aura pas de changements ici tant que le gouvernement ne prendra pas en compte les mouvements de libération nationaux, ou s’il continue de laisser de côté la libération de notre pays et de notre peuple. Et on l’a vu, d’expérience : avec l’Autorité Palestinien, on ne s’en sort pas. Il y a toujours de la corruption, il y a des raids, notre liberté d’expression est supprimée, et toute résistance aussi. »

L’objectif de cette démission est qu’un gouvernement d’experts apolitiques et exempts de corruption prenne autorité en Cisjordanie et qu’il puisse aussi s’occuper de Gaza.

A. F.