Le président russe Vladimir Poutine a reçu ce mardi 11 octobre le directeur du « gendarme » de l’ONU pour le nucléaire, l’Argentin Rafael Grossi, directeur de l’AIEA. En toile de fond : la situation périlleuse dans laquelle se trouve la gigantesque centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia.
À Saint-Pétersbourg, en Russie, Vladimir Poutine s’est entretenu ce mardi avec Rafael Grossi, le patron de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
Il était question de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, la plus grande d’Europe, que les troupes russes ont accaparée pendant le conflit, et qui se retrouve depuis lors dans des logiques de bombardements dangereuses. Depuis des mois, Russes et Ukrainiens s’accusent de tirer dans la zone.
Pendant la discussion avec le numéro un de l’agence onusienne, le président de la Fédération de Russie a « ouvert au dialogue », au sujet de la centrale, contrôlée militairement par son pays depuis mars. Et Rafael Grossi a réitéré son appel à y mettre en place « une zone de protection ».
Dans un communiqué, le chef de l’AIEA insiste sur le fait que « nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour prévenir un accident nucléaire », qualifiant la situation « de plus en plus dangereuse », « avec des attaques militaires fréquentes qui menacent la sécurité nucléaire ».
La Turquie, compte tenu de la géographie, est également très attentive à la situation à Zaporijjia. Le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu a lancé un appel à un cessez-le-feu « dès que possible ». Une rencontre entre MM. Poutine et Recep Tayyip Erdogan est prévue jeudi au Kazakhstan.
La Russie ouverte à l’idée d’une rencontre Poutine-Biden
« Nous n’avons eu de cesse de dire que nous ne refusons jamais une réunion. S’il y a une proposition, alors nous l’étudierons. » Propos du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, sur la télévision publique russe, à l’idée d’une éventuelle rencontre entre Vladimir Poutine et Joe Biden.
La Russie est ouverte à une éventuelle entrevue entre le président russe et son homologue américain lors du prochain sommet du G20. La Fédération prendrait en considération cette proposition, ou tout autre format, si elle venait à lui être soumise.
Interrogé sur l’éventualité que la Turquie accueille de tels pourparlers, le chef de la diplomatie russe a précisé que la Russie était prête à entendre toute suggestion concernant des pourparlers de paix, mais qu’il ne pouvait pas s’engager par anticipation sur le résultat d’un tel processus.
Lors d’un point de presse, le porte-parole du département d’État américain, Ned Price, a déclaré que si la Russie était sérieuse à propos des pourparlers, la première étape serait d’arrêter son « attaque brutale » contre l’Ukraine.
« Nous ne voyons pas cela comme une offre constructive et légitime pour s’engager dans le dialogue et la diplomatie qui sont absolument nécessaires pour mettre un terme à cette guerre brutale d’agression », a-t-il dit.
M. B.