La commission algéro-française d’historiens, qui sera installée dans un proche avenir, travaillera sur « toutes les questions » liées à la mémoire, de la période coloniale à la Guerre de libération nationale, selon la « Déclaration d’Alger pour un partenariat renouvelé » ayant sanctionné la visite officielle du président français, Emmanuel Macron, en Algérie.
L’Algérie et la France « conviennent d’établir une commission conjointe d’historiens algériens et français, chargée de travailler sur l’ensemble de leurs archives de la période coloniale et de la guerre d’indépendance. Ce travail scientifique a vocation à aborder toutes les questions, y compris celles concernant l’ouverture et la restitution des archives, des biens et des restes mortuaires des résistants algériens, ainsi que celles des essais nucléaires et des disparus, dans le respect de toutes les mémoires. Ses travaux feront l’objet d’évaluations régulières sur une base semestrielle », a-t-on mentionné.
Les deux parties conviennent de « créer, en France et en Algérie, des lieux qui seront à la fois un espace muséal ainsi qu’un lieu de création, de dialogue et d’échange des jeunesses franco-algériennes. Ces lieux accueilleront des chercheurs, des artistes, et des jeunes de la France et de l’Algérie qui mèneront des projets en commun. Le travail sera renforcé sur l’entretien des cimetières européens et la valorisation de leur patrimoine funéraire exceptionnel ».
Les deux parties estiment que « le moment venu de favoriser une lecture objective et de vérité d’un pan de leur histoire commune, tenant compte de l’ensemble de ses étapes afin d’appréhender l’avenir dans l’apaisement et le respect mutuel…( )… Elles entreprennent d’assurer une prise en charge intelligente et courageuse des problématiques liées à la mémoire dans l’objectif d’appréhender l’avenir commun avec sérénité et de répondre aux aspirations légitimes des jeunesses des deux pays », souligne ladite Déclaration.
Concernant le dialogue politique, les deux parties considèrent que « le moment est venu d’évaluer les cadres existants de la coopération bilatérale et décident, à ce effet, de rehausser leurs concertations politiques traditionnelles par l’institution du Haut Conseil de coopération au niveau des Chefs d’Etat » pour « approfondir et concevoir ensemble, dans un esprit de confiance et de respect mutuels, des réponses adaptées aux questions bilatérales, régionales et internationales d’intérêt commun ».
Ce Haut Conseil « supervisera les activités des différents mécanismes de la coopération bilatérale et donnera les grandes orientations sur les principaux axes de coopération, sur les actions concrètes de partenariat et en évaluera la mise en œuvre ».
Pour ce faire, « des visites ministérielles bilatérales dans tous les domaines concernés se tiendront à échéance régulière pour en assurer le suivi », relève la « Déclaration d’Alger », précisant que sur les questions de défense et de sécurité, les chefs d’Etats « réuniront les responsables des deux pays sur le modèle de la réunion de Zéralda du 26 août 2022, chaque fois que nécessaire ».
Cette instance se tiendra tous les deux ans, alternativement à Paris et à Alger « selon les modalités à définir ultérieurement », a-t-on précisé.