En Allemagne, l’attaque au couteau commise vendredi dernier dans la ville allemande de Solingen par un réfugié syrien suspecté d’avoir agi pour le compte de l’État islamique suscite après l’émotion de nombreux débats politiques sur les conséquences à tirer. À quelques jours de deux élections régionales très attendues, l’atmosphère n’est pas à la sérénité. Le chancelier Scholz et son gouvernement sont sous pression.
« Le shérif rouge a maintenant un problème. » Pour Der Spiegel, la crédibilité du social-démocrate Olaf Scholz sur les questions migratoires et de sécurité est en cause. À l’automne dernier, le chancelier faisait la Une du magazine en affirmant : « Nous devons expulser massivement » – comprenez : les migrants en situation irrégulière.
L’attaque de Solingen égratigne la crédibilité d’Olaf Scholz et de sa coalition. Comme sur d’autres dossiers, sociaux-démocrates, écologistes et libéraux s’opposent sur l’interdiction des couteaux dans l’espace public, des compétences supplémentaires pour la police ou encore un nouveau durcissement de la politique migratoire. Les chrétiens-démocrates exploitent ces divisions et font monter la pression, en proposant par exemple de ne plus accueillir aucun Syrien ou Afghan en Allemagne. Une rencontre entre Olaf Scholz et le président de la CDU Friedrich Merz est prévue ce mardi.
Un débat serein d’autant plus utopique que deux élections régionales ont lieu dimanche prochain. L’extrême-droite est donnée en tête en Thuringe et en Saxe et espère profiter de l’attaque de Solingen. Les trois partis au pouvoir à Berlin se préparent à un désastre électoral. Et les chrétiens-démocrates, concurrencés par l’AfD sur leur droite, doivent prouver aux électeurs tentés par l’extrême droite que la CDU est le parti de l’ordre.
P. T.