Le géant chinois Cosco veut racheter 35% d’un terminal à conteneurs du port de Hambourg. Un contrat en ce sens a été signé en septembre. Les opposants au projet misent sur le « nein » de l’État fédéral. Mais Olaf Scholz soutient le projet à la veille d’un voyage à Pékin. Le chancelier allemand a annoncé le vendredi 21 octobre une visite officielle en Chine début novembre, un voyage qui sera le premier d’un dirigeant d’un pays de l’UE depuis novembre 2019.
Cosco est le troisième armateur mondial pour les conteneurs, avec 50 terminaux portuaires dans le monde. Pour le port de Hambourg, en perte de vitesse, l’investissement chinois serait une aubaine, une sorte d’assurance vie dans un contexte de forte concurrence.
« Un refus de l’accord avec Cosco serait une lourde charge pour le site économique et un désavantage unilatéral de Hambourg par rapport à Rotterdam et Anvers », explique le maire de la ville Peter Tschentscher, favorable au projet. Il insiste sur le fait que Cosco n’aurait accès ni aux informations sensibles du port, ni aux processus de décision, à l’heure où l’Allemagne craint plus que tout de se jeter dans les bras des Chinois, après le choc de sa dépendance au gaz russe.
Les opposants à l’accord avec Cosco rappellent eux les mésaventures de la Lituanie, dont les entreprises sont boycottées par la Chine depuis l’ouverture d’une ambassade à Taïwan l’an passé. Ou du port du Pirée près d’Athènes, contrôlé à 67% par Cosco.
L’ambassadeur de Chine avait personnellement fait pression sur le gouvernement grec pour obtenir la levée d’un sit-in de migrants qui bloquaient l’accès ferroviaire au port en 2009.
Berlin doit trancher sur le dossier d’ici à la fin du mois.
N. V.