Après l’annexion formelle, par la Russie, de territoires qu’elle occupe en Ukraine, et la rhétorique menaçante de Vladimir Poutine, les réactions ont été nombreuses. Aux États-Unis, elle est ferme.
Les yeux rivés sur la caméra, l’index pointé en avant, Joe Biden s’adresse directement à Vladimir Poutine. Nous sommes entièrement préparés à défendre chaque centimètre carré de territoire de l’Otan, martèle le président américain. Les États-Unis ne se laisseront pas intimider, explique-t-il.
La réponse américaine est ferme. Elle commence par de nouvelles sanctions : contre toute personne ou entité qui faciliterait l’annexion des territoires revendiqués par la Russie en Ukraine. Des sanctions déjà existantes élargies ensuite contre des députés russes ou la dirigeante de la Banque centrale de Russie.
Des sanctions renforcées également contre des entreprises qui facilitent l’approvisionnement de la machine de guerre russe. Il va enfin y avoir un élargissement des contrôles des exportations. Et puis une aide qui ne se dément pas : le Congrès va autoriser pour près de 13 milliards d’aides supplémentaires à l’Ukraine.
Déjà cette semaine, les États-Unis ont encore annoncé plus d’un milliard de dollars d’équipements militaires, portant le total depuis le début de la guerre à plus de 16 milliards. Et ce n’est pas terminé. Le conseiller à la sécurité nationale prévoit de nouvelles annonces la semaine prochaine.
Déclaration du président Biden ce vendredi 30 octobre.
« Les États-Unis ne reconnaîtront jamais ça. Et très franchement, le monde ne reconnaîtra pas ça non plus. Il ne peut pas prendre le territoire de ses voisins et s’en tirer comme ça. C’est aussi simple que ça. Et nous allons garder le cap. Nous allons continuer à fournir de l’équipement militaire pour que l’Ukraine puisse se défendre et défendre son territoire et sa liberté. Et cela inclut les ressources supplémentaires que le congrès va me donner : 13 milliards de dollars de plus pour aider les Ukrainiens à se défendre et à riposter. L’Amérique est entièrement préparée avec ses alliés de l’Otan à défendre chaque pouce du territoire de l’Otan. Chaque pouce. Donc M. Poutine, ne vous méprenez pas : chaque pouce. »
Veto russe au Conseil de sécurité de l’ONU
La Russie a utilisé son veto pour empêcher l’adoption d’une résolution du Conseil de sécurité condamnant les annexions de quatre régions ukrainiennes, ce vendredi. Le texte préparé par les États-Unis et l’Albanie a recueilli dix voix en sa faveur, quatre États membres s’abstenant.
« Le résultat du vote est sans appel : la Russie est plus seule que jamais », constate l’ambassadeur de France auprès des Nations unies, Nicolas de Rivière, qui présidait la réunion. Car si le texte n’avait aucune chance d’être adopté en raison du droit de veto russe, les votes de certains pays, généralement plus conciliants avec Moscou, ont été particulièrement observés.
C’est le cas de la Chine, membre permanent doté du droit de veto, et de l’Inde, membre non permanent ; deux des quatre pays qui se sont abstenus. Le représentant de Pékin à l’ONU a répété que la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine devaient être préservées, tout en se disant inquiet de la perspective d’une « crise longue », appelant à multiplier les efforts pour une désescalade et soulignant que les sanctions attisaient les tensions. L’ambassadrice indienne a dit sa profonde préoccupation, tout en appelant comme Pékin au respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine.
Avant même la tenue de cette réunion, dont l’issue ne faisait pas de doute, les États-Unis avaient annoncé que la résolution serait ensuite soumise à l’Assemblée générale des Nations unies, l’occasion d’évaluer, à plus grande échelle, le nombre de soutiens que compte la Russie.
Guillaume Naudin in RFI