vendredi 22 novembre 2024
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Au Forum de Davos, le risque de polycrises inquiète

Pour ces premières retrouvailles hivernales en présentiel depuis l’épidémie de Covid-19, après une version réduite organisée en mai dernier, le forum de Davos qui s’ouvre ce mardi 17 janvier se tient dans un contexte de forte inquiétudes sur l’état du monde.

Comme presque tous les ans à la même époque depuis plus d’un demi-siècle, l’élite économique et politique mondiale se retrouve à partir de ce mardi dans la petite station de ski de Davos, dans les Alpes suisses. Une cinquantaine de chefs d’État et de gouvernement sont attendus, et quelque 1 500 grands patrons et décideurs économiques, dont des directeurs de banques centrales et des dirigeants d’institutions internationales. Sans compter des représentants de la société civile et du monde de la culture.

Pour cette 53e édition, le forum économique mondial (WEF) a choisi pour thème « Coopérer dans un monde fragmenté ». Car de l’avis même des organisateurs, le contexte géopolitique et géoéconomique dans lequel se tient cette réunion est le plus complexe que le monde ait connu depuis des décennies. En cause, la crise du Covid dont la planète peine encore à se relever, et bien sûr la guerre en Ukraine et ses conséquences les plus visibles : flambée des prix de l’énergie, emballement de l’inflation ou encore le dérèglement climatique et ses effets dévastateurs sur les plus vulnérables.

La vie chère au cœur des préoccupations

Les sujets d’inquiétudes ne manquent pas et ce cocktail explosif ne pousse pas vraiment à l’optimisme. Désormais, le concept de polycrises est en train de s’imposer dans tous les débats. En clair, comment une seule crise peut en provoquer bien d’autres.

Mais aujourd’hui, le principal sujet de préoccupation pour les décideurs est celui de la vie chère, désignée par les experts du Forum économique mondial risque majeur pour la stabilité du monde pour au moins les deux prochaines années. Comme l’a résumé un analyste, la peur de la fin du mois a pris le pas sur celle de la fin du monde. Dans ce contexte, « Coopérer dans un monde fragmenté » risque de s’avérer bien compliqué à Davos. Le fondateur du forum économique mondial, l’économiste suisse Klaus Schwab, l’a rappelé il y a quelques jours : ce sont « les politiques court-termistes et égoïstes » et le manque de coopération qui ont amené le monde là où il est.

La mondialisation semble plus que jamais à une croisée des chemins. Même sur des sujets aussi globaux que la lutte contre le dérèglement climatique, la tendance est au repli sur soi et l’isolationnisme. En témoigne aux États-Unis l’Inflation Reduction Act qui fait la part belle aux entreprises investissant dans les énergies renouvelables et la voiture électrique, à condition qu’elles délocalisent sur le sol américain. À Davos, les participants vont donc tenter de relancer la mondialisation qui traverse une crise existentielle dont elle pourrait ne pas se relever.

M. D.