Le Premier ministre australien actuel, Anthony Albanese, a promis ce lundi 15 août une enquête après des révélations sur son prédécesseur, Scott Morrison. Ce dernier s’était lui-même nommé en secret à plusieurs portefeuilles ministériels pendant la pandémie.
Le chef du gouvernement Anthony Albanese (travailliste) a accusé l’ancien Premier ministre conservateur Scott Morrison d’« activités de pacotille ». Ce dernier se serait autodésigné -quand il était à la tête du gouvernement- ministre de la Santé, des Finances et des Ressources, entre autres attributions, en parallèle des ministres existants, sans en informer ses collègues, le Parlement ou les électeurs.
Décrivant les faits comme « extraordinaires et sans précédent », M. Albanese a annoncé lundi qu’il avait sollicité un conseil juridique. « C’est une sorte d’activité de pacotille que nous tournerions en ridicule si elle se déroulait dans un pays non démocratique, a déclaré M. Albanese. Scott Morrison dirigeait un gouvernement fantôme. »
Nature opaque du pouvoir de Scott Morrison
Dans certains cas, M. Morrison se désignait lui-même co-ministre sans le dire aux membres du gouvernement qu’il avait nommés à ces postes, s’arrogeant ainsi certains pouvoirs. Le scandale a jeté la lumière sur la nature opaque de la prise de décision dans le gouvernement australien et a suscité des questions sur le besoin de garde-fous démocratiques plus forts.
Il n’est toujours pas clair combien de postes M. Morrison s’est ainsi octroyé, mais les médias locaux rapportent qu’il s’était arrogé le portefeuille des ressources et qu’il avait usé de son pouvoir pour mettre un terme à un important projet gazier au large de Sydney,en Nouvelles-Galles du Sud. La coalition conservatrice de M. Morrison a perdu les élections en mai, après près d’une décennie de gouvernement de centre droit.
En Australie, des élus sont désignés par le Premier ministre avant d’être assermentés par le gouverneur général lors d’une cérémonie officielle qui est généralement enregistrée publiquement. La constitutionnaliste Anne Twoney estime que ces allégations pourraient entraîner des contestations légales contre certaines décisions de l’ancien gouvernement. « Le secret qui entoure cette affaire est tout simplement bizarre. Vous vous demandez ce qui ne va pas chez ces gens, s’ils doivent tout faire en secret, s’est-elle indignée. C’est tout à fait inapproprié. Nous vivons dans une démocratie, qui exige la transparence. ».
M. B.