dimanche 22 décembre 2024
Accueil > A la UNE > Calogero chante l’amour sous toutes ses coutures

Calogero chante l’amour sous toutes ses coutures

Après la fin d’une histoire, au fin fond du désespoir ou dans l’exaltation des premiers instants, Calogero chante l’amour sous toutes ses coutures dans A.M.O.U.R. Un neuvième album studio généreux et entêtant.

Les cœurs battent la chamade sur Le hall des départs. Une chanson composée par Calogero et écrite par Marie Poulain, 25 ans. La voix suave de la jeune femme –autrice de quatre chansons du disque- avec laquelle il collabore pour la première fois se mêle de manière troublante à celle de l’artiste de 52 ans, pour évoquer ces « halls trop grands » où l’on aimerait que l’autre reste. Une collaboration que l’on retrouve notamment sur Si tu passes par là, invitation folk et douce à cheminer vers l’autre.

La fuite infinie de la vie, et donc de l’amour, est au cœur de Dénouement heureux, une ballade mélancolique qui fait singulièrement penser à Un homme heureux de William Sheller. Sur ce morceau piano-voix écrit par Marie Poulain, Calogero chante qu’il aimerait changer la fin contre le début, pour rester à deux.

Dans un tout autre registre, si l’on a connu Calogero plus inspiré pour ses paroles que sur Cache-cache, difficile de ne pas s’amouracher de sa musique pop-rock, à cheval entre les années quatre-vingt et aujourd’hui.

L’amour, c’est aussi celui que l’on porte à son prochain que l’on soutient. Une thématique au cœur de la très pop-rock et fiévreuse La nuit n’est jamais noire, que Calogero interprète avec Gaëtan Roussel. Un morceau sur lequel ils invitent à s’habituer à la pénombre pour voir la lumière.

C’est aussi l’hommage à celles qu’on a aimées, et admirées, qui est au cœur de Marie, chanson pleine de poésie : « votre nom souvent volait vers moi » sur les plages comme sur les « écrans blancs de cinéma », dans laquelle toutes les femmes d’une vie semblent fusionner en une seule Marie.

L’amour de la liberté est aussi, forcément, présent. Qu’il s’agisse de Juste une chanson dans laquelle Calogero fustige les « opérations commerciales », les expositions en « allée centrale » et de manière générale les opérations marketing dans les magasins qui dénaturent la sortie d’un album. Ou qu’il s’agisse de Derrière ma fenêtre : le chanteur y cherche un ailleurs, loin des CRS qui peuplent un présent où « tout est moche et rien n’est sûr ». Quant à A.M.O.U.R. la chanson qui donne le titre à l’album, c’est un réquisitoire, ardent et rock, contre l’argent, « nouvel opium des hommes quand l’amour a déserté les lieux » et une invitation lucide à comprendre qu’on ne sort jamais indemne d’une histoire d’amour. « Qu’importe le prix, tu te prends une claque », rappelle-t-il. A contrario du très funk et dansant Donne sur lequel Calogero célèbre l’attention aux autres et le don de soi.

Rien comme les autres, écrite par Dominique A, est une illustration de cette quête. Il y chante le non-conformisme comme une possibilité d’inventer un nouveau chemin à deux. Ce morceau, sur lequel s’invite un orgue, est peut-être l’une des chansons les plus romantiques de Calogero.

Amoureux de la scène aussi, Calogero se produira en concerts et jouera pour la première fois sur la scène de la Défense Arena en région parisienne, en mars 2024.

B. M.