Dix personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées dimanche lors d’attaques à l’arme blanche dans deux localités isolées du Saskatchewan, au Canada, a indiqué la police. Une chasse à l’homme a été lancée dans trois provinces pour retrouver deux suspects.
Répondant à des appels d’urgence, la police a retrouvé dix corps dans la communauté indigène de James Smith Cree Nation et dans la ville voisine de Weldon, dans la Saskatchewan (province de l’ouest), a déclaré la commissaire adjointe de la Gendarmerie royale du Canada, Rhonda Blackmore, lors d’une conférence de presse.
« Plusieurs autres victimes ont été blessées, dont 15 ont pour l’instant été transportées dans différents hôpitaux », a-t-elle ajouté, précisant que la police recherchait « deux suspects » et enquêtait sur « les nombreuses scènes de crimes ».
Tout commence tôt dimanche matin, rapporte notre correspondante à Québec, Pascale Guéricolas. Les habitants de cette réserve amérindienne, dans le nord de la province du Centre du Canada, se réveillent au son d’une alerte émise par la police. Cette dernière vient d’apprendre que plusieurs assassinats ont eu lieu. Rapidement, les habitants découvrent avec horreur que deux hommes ont tué à coups de couteaux 10 personnes, entre cette localité, et un village voisin.
Les suspects ont été identifiés, deux hommes appelés Damien Sanderson et Myles Sanderson, âgés de 30 et 31 ans, aux cheveux sont noirs et yeux marrons. Ils se seraient enfuis dans une Nissan Rogue de couleur noire, a précisé Mme Blackmore. Les forces de police ont été déployées « à leur maximum » pour les capturer.
En fin de matinée, on les repère dans le centre de Régina, à 300 kilomètres du lieu des assassinats, alors qu’un match important de football américain se déroule dans cette ville. La police renforce donc la sécurité autour du stade, mais érige aussi de nombreux barrages routiers. Les autorités des trois provinces collaborent activement pour arrêter les deux suspects qui courent toujours.
« Soyons clairs, a affirmé la police lors d’une conférence de presse. Nous cherchons toujours les deux suspects. Nous demandons aux habitants de la Saskatchewan, et des provinces voisines de rester vigilants. À ce stade de l’enquête, nous croyons que certaines victimes ont été ciblées par les suspects, tandis que d’autres ont été choisies au hasard. Si Damien et Myles sont à l’écoute ou qu’ils entendent cette information, je leur demande de se rendre immédiatement à la police. »
La localité de James Smith Cree Nation, peuplée de 2 500 habitants, a décrété l’état d’urgence locale. Les résidents de la Saskatchewan ont en outre été priés de rester chez eux, par sécurité.
Une femme, qui habite dans la localité où ont eu lieu les assassinats, a d’ailleurs raconté à une chaîne de télévision qu’un des suspects lui a demandé de l’aide en prétendant s’être coupé au visage, avant de prendre ensuite la fuite.
Des attaques « horribles et bouleversantes »
« Les attaques survenues aujourd’hui dans la Saskatchewan sont horribles et bouleversantes. Je pense aux personnes qui ont perdu un être cher et à celles qui ont été blessées », a écrit le Premier ministre Justin Trudeau sur Twitter.
Les attaques survenues aujourd’hui en Saskatchewan sont horribles et déchirantes. Mes pensées vont à ceux qui ont perdu un proche et à ceux qui ont été blessés.
L’autorité sanitaire du Saskatchewan a indiqué à l’AFP avoir activé les protocoles d’urgence pour faire face à « un nombre élevé de patients critiques ». « Nous pouvons confirmer que plusieurs personnes sont en train d’être dirigées et prises en charge sur plusieurs sites et qu’un appel à du personnel supplémentaire pour aider à répondre à cette situation a été effectué », a-t-elle ajouté.
Cette affaire survient alors qu’une enquête publique a lieu à l’autre bout du pays, dans l’est canadien, en Nouvelle-Écosse. En avril 2020, un homme a commis la pire tuerie de l’histoire canadienne en assassinant 22 personnes. La police locale avait été sévèrement blâmée pour son inaction et ses cafouillages qui ont permis au tueur d’échapper aux policiers pendant plus de 13 heures, alors qu’il portait une réplique d’uniforme de police. Deux ans plus tard, on a l’impression que l’histoire se répète….
P. G.