Les épreuves du baccalauréat devaient se tenir cette semaine à Gaza mais c’est l’ensemble du système éducatif qui est à l’arrêt dans l’enclave palestinienne, depuis le début de la guerre en octobre 2023. Selon l’Unicef, 625.000 enfants de Gaza, en âge d’aller à l’école, sont déscolarisés. C’est la première fois que le bac est annulé à Gaza, depuis 1967 et le début de l’occupation israélienne des territoires palestiniens.
ur le bord d’une route, Tahsin, 17 ans, pétrit de la pâte. « Je ne suis pas boulanger mais un simple vendeur de pain. Contraint de travailler, car mon père a été tué le 12 décembre dernier. C’était un mardi », raconte le jeune homme. « Je me voyais déjà bachelier en 2024, dit-il. Au lieu de ça, je suis là, à faire un boulot qui ne me passionne pas du tout. Mais qui au moins nous permet de vivre. Je suis tellement triste de ne pas pouvoir passer mon bac. On dirait que le sort s’acharne sur nous ici. »
Il se rêvait architecte
L’année dernière, Tahsin est passé en terminale avec une moyenne de 90/100. Il se rêvait architecte. Un peu plus loin, Amna balaye l’intérieur d’une tente ouverte aux quatre vents. C’est là que vivent la jeune déplacée et sa famille. « J’étais en filière scientifique au lycée, raconte-t-elle. Lorsque nous avons fui au début de la guerre, j’ai préféré abandonner mes vêtements et prendre mon cartable. Ensuite, on m’a dit que ça ne servirait à rien ». Plus d’avenir. Sa mère Sharihan a brûlé tous ses livres.
Écoles détruites
« C’était soit ça, soit mourir de faim. Nous n’avons ni gaz, ni bois pour cuisiner. Nous ne sommes que de pauvres déplacés de Rafah », lance Sharihan. Un total de 35 000 lycéens devaient passer le bac à Gaza cette année. Presque 90% des écoles sont soit détruites, soit transformées en centre d’accueil pour les déplacés.
In RFI