vendredi 14 mars 2025
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Dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) : Une pathologie à surveiller de près pour les personnes âgées

La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est la principale cause de malvoyance chez les personnes âgées. C’est une maladie chronique de l’œil, qui atteint la zone centrale de la rétine, qui évolue à partir de l’âge de 50 ans, fréquente chez les femmes.
L’âge, le tabagisme, la prédisposition génétique, l’obésité et l’hygiène de vie sont les principaux facteurs de risque. Parmi les premiers symptômes de la DMLA, on peut citer : la déformation des images, l’ondulation des lignes droites, la baisse de l’acuité visuelle, la gêne en vision nocturne… C’est ce qu’a fait savoir, hier, Pr Soraya Mouaki Benani, chef du service d’ophtalmologie au CHU Mustapha-Pacha (Alger), lors de son intervention à la nouvelle session média training des Laboratoires Roche Algérie, au profit des journalistes.
Selon son propos, le traitement de la DMLA humide repose actuellement sur la réalisation d’injections directement à l’intérieur de l’œil (injections intra vitréennes) d’un médicament anti-facteur de croissance ou anti-VEGF.
La spécialiste a souligné que cette maladie peut provoquer la cécité chez les personnes âgées de plus de 60 ans et représente un problème de santé publique.


« La DMLA atteint la région centrale de la rétine (la macula) qui est responsable de la vision fine, grâce à laquelle nous pouvons lire, écrire, coudre, reconnaître un visage, etc. Elle peut donc provoquer la perte de la vision centrale », a-t-elle expliqué. Précisant qu’il existe deux stades : la maculopathie liée à l’âge (MLA) et la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA atrophique ou exsudative).
Concernant la DMLA atrophique, la spécialiste a expliqué que ce type nécessite uniquement un traitement préventif, la prise de vitamines et des antioxydants, ainsi qu’une surveillance ophtalmologique. Contrairement à la DMLA exsudative, qui peut être traitée par photo coagulation au laser ou par thérapie photo dynamique.
Elle a relevé que la MLA se caractérise par l’accumulation de petits dépôts blanc-jaunâtres à l’intérieur et autour de la macula. Ce stade peut rester stable tout au long de la vie ou évoluer en dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). «Une MLA impose une surveillance médicale régulière par l’ophtalmologiste, l’autosurveillance et le contrôle des facteurs de risque d’évolution. Par contre, la DMLA exsudative est deux fois plus fréquente que la forme atrophique chez les sujets de plus de 65 ans. Elle provoque une diffusion de sang et de fluide dans et sous la rétine», a-t-elle noté. Pour la prévention de la DMLA, Pr Mouaki insiste sur une bonne alimentation riche en vitamines E, C et Omega 3, telles que les épinards, les poivrons, les noix, les amandes et la sardine.

La rétinopathie diabétique


La perte de vision est le troisième handicap mondial, après l’anémie et la perte auditive, selon l’OMS. « En 2020, plus de 300 millions de personnes avaient une déficience visuelle modérée à sévère et 43 millions étaient aveugles », indique l’OMS. Ce chiffre pourrait atteindre, selon les experts, 1,8 milliard de personnes dans le monde d’ici 2050, soit une augmentation de 65 %. Selon la même étude, les maladies rétiniennes, y compris la DMLA et la rétinopathie diabétique, sont les principales causes de la perte de vision. Elles sont causées principalement par le diabète et le vieillissement.

En Algérie, selon une enquête réalisée en 2008 par les pouvoirs publics, la rétinopathie diabétique est la troisième pathologie liée à l’œil, touchant 2,4 % de la population, après la cataracte (13,8 %) et le glaucome (4,6 %), tandis que la DMLA concerne 2,1 % des cas et les causes cornéennes 1,7 %.

De son côté, le professeur Djabour Mustapha, chef du service ophtalmologie au CHU de Bab El-Oued, a relevé l’impact sociétal et le coût économique de la prise en charge des OMD, ces déficiences visuelles entraînant, notamment, « une dépendance vis-à-vis d’autrui, une baisse de la productivité au travail et un mal-être mental ».
En guise de prévention, il a conseillé d’effectuer « régulièrement des examens ophtalmologiques », tout en « rééquilibrant le diabète », assurant que « les pouvoirs publics ont mis à la disposition des malades les traitements modernes » préconisés pour cette pathologie.
Il a fait également part, à cet égard, de « la disponibilité des moyens de diagnostic et de la qualité de la formation continue ».

En l’absence de chiffres récents depuis cette enquête, réalisée il y a seize ans, on ignore combien de personnes sont touchées par ces pathologies en Algérie. Le professeur Mustapha Djabour, estime qu’il est temps de réévaluer la situation avec l’augmentation du nombre de diabétiques. Mis à part le diabète, il cite d’autres facteurs de risque provoquant la rétinopathie diabétique, tels que l’anémie, l’hypertension artérielle, les problèmes rénaux, l’apnée du sommeil, la dyslipidémie, la néphropathie, la grossesse et la génétique.

De plus, il souligne que la cécité représente non seulement un fardeau pour les malades et leurs accompagnateurs, mais entraîne également des pertes économiques. « L’incapacité de travailler, en plus des traitements, entraîne une baisse de productivité et des coûts pour les collectivités locales », explique-t-il. Selon l’OMS, la déficience visuelle a coûté à l’économie mondiale 410,7 milliards de dollars en termes de productivité perdue, en 2020.

Pour le Pr  Djabour, il faut revoir notre comportement et nos habitudes en tant que citoyens. En tant que professionnels, il est nécessaire de mettre en place des dispositifs de prévention, notamment en les intégrant dans le système éducatif et en mettant à disposition les moyens nécessaires. « Si vous évitez le diabète, vous éviterez la rétinopathie diabétique, et si vous évitez la rétinopathie diabétique, vous éviterez la cécité », prévient-il.

Le professeur, a relevé l’impact sociétal et le coût économique de la prise en charge des OMD, ces déficiences visuelles entraînant, notamment, «une dépendance vis-à-vis d’autrui, une baisse de la productivité au travail et un mal-être mental».
En guise de prévention, il a conseillé d’effectuer «régulièrement des examens ophtalmologiques», tout en « rééquilibrant le diabète », assurant que « les pouvoirs publics ont mis à la disposition des malades les traitements modernes » préconisés pour cette pathologie.
Il a fait également part, à cet égard, de « la disponibilité des moyens de diagnostic et de la qualité de la formation continue ».

Mohammed Bessaïah