Les Jeux olympiques et paralympiques de Paris approchent à grands pas. L’occasion de se pencher sur la place de la femme dans le sport et son évolution ces dernières décennies à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes ce 8 mars.
Cet été, à Paris, les JO atteindront, pour la première fois de leur histoire, la parité en termes de participants. Dans la capitale française, il y aura très exactement le même nombre de concurrents et de concurrentes.
La route fut pourtant longue. En 1912, Pierre de Coubertin déclarait qu’ « aux JO, le rôle des femmes devrait être, comme aux anciens tournois, de couronner les vainqueurs ». Et pour l’édition de 1924 en France, seuls 5% des athlètes en lice étaient des femmes. Depuis, les chiffres n’ont cessé d’augmenter et lors des JO de Tokyo en 2021, il y avait 49% de femmes sur les quelque 11 000 athlètes. La participation des femmes à la plus grande compétition internationale n’est plus un débat.
Conquérir le droit d’accès aux fédérations sportives nationales
Le premier véritable combat pour les femmes fut de conquérir le droit d’accès aux fédérations sportives nationales pour obtenir une licence et ensuite participer aux compétitions internationales. Il aura fallu attendre 1970 pour que les femmes puissent être licenciées à la Fédération française de football. Le premier tournoi féminin aux JO date de 1996 à Atlanta. Et la première finale historique entre la Chine et les États-Unis n’avait même pas été retransmise par la NBC !
La première Conférence mondiale sur les femmes et le sport s’est tenue en 1994 à Brighton, au Royaume-Uni. La déclaration qui en a découlé préconisait notamment l’équité et l’égalité dans la société et le sport, la réalisation et la gestion d’équipements sportifs répondant aux besoins des femmes, l’accroissement du nombre de femmes assumant des rôles d’entraîneur, de conseillère, de décideur, ou encore l’affectation de ressources à des sportives et à des programmes destinés à encourager les femmes à pratiquer un sport.
Congé de maternité dans le cyclisme
En dehors des Jeux olympiques, les acquis sociaux ont aussi été obtenus de haute – et longue – lutte. À titre d’exemple, il aura fallu attendre 2020 pour que les cyclistes professionnelles bénéficient enfin d’un congé de maternité payé durant leur carrière. Chaque formation professionnelle appartenant au World Tour féminin (première division) devra payer ses cyclistes pendant au moins huit mois. Pendant trois mois, une coureuse sera payée 100% de son salaire, et elle le sera à 50% lors des cinq autres mois.
Jusque-là, les coureuses n’étaient pas payées si elles désiraient avoir un enfant. De plus, elles n’étaient pas assurées de retrouver un contrat juste après. « Cela témoigne de notre volonté de soutenir le cyclisme féminin en général, confiait à l’époque David Lappartient, président de l’Union cycliste internationale. Nous voulons faire en sorte que les femmes cyclistes puissent avoir des vrais droits, comme les hommes. Aujourd’hui, on en est encore loin, tant sur les salaires que pour l’ensemble des droits. Il était temps que ça évolue. » Aujourd’hui, les équipes du World Tour féminin ont désormais l’obligation d’instaurer un salaire minimum.
Accord « historique » dans le foot féminin aux États-Unis
En ce qui concerne la rémunération, justement, un petit pas a été franchi dans le monde du football, du moins en sélection. En mai 2022, la Fédération américaine de football avait annoncé avoir conclu un accord « historique » avec les associations de joueurs et joueuses de ses sélections. Celui-ci promet une égalité de salaires entre l’équipe féminine et l’équipe masculine. « Les deux conventions collectives, qui courront jusqu’en 2028, permettent d’atteindre des salaires égaux à travers des conditions économiques identiques », détaille la fédération. La fédération (U.S. Soccer) a été attaquée en justice depuis 2019 par la star féminine du football Megan Rapinoe qui militait pour l’égalité financière en sélection.
Aujourd’hui, d’autres fédérations ont le même traitement entre les deux sexes. En Angleterre, au Brésil, en Norvège et en Espagne par exemple, les primes (en niveau ou en part) et les conditions de sélection des footballeurs et des footballeuses ont été alignées. En 2023, le pays de Galles est la dernière nation à avoir rejoint le mouvement.
L’inégalité salariale dans le sport entre les athlètes masculins et féminins reste tout de même un problème majeur.
F. A.