Alors que l’armée israélienne affirmait mardi mener des combats « féroces » contre le Hamas dans la bande de Gaza, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken est attendu pour une nouvelle tournée au Proche-Orient ce vendredi. Dans le même temps, l’aide humanitaire commence à arriver par le poste frontière de Rafah depuis l’Égypte.
► Mardi 31 octobre, l’armée israélienne a fait état de « combats féroces » avec le Hamas à Gaza. De son côté, l’organisation palestinienne a averti Israël que la bande de Gaza deviendrait « un cimetière et un bourbier » pour ses soldats. Le porte-parole du Hamas a également annoncé la libération d’otages étrangers « dans les prochains jours ».
► Selon le Croissant-Rouge palestinien, 59 camions d’aide humanitaire ont atteint ce mardi la bande de Gaza depuis l’Égypte, en passant par le poste-frontière de Rafah. Un nombre largement insuffisant selon plusieurs organisations humanitaires qui estiment qu’il en faudrait 100 par jour.
► Les opérations israéliennes mettent à très rude épreuve les 2,4 millions d’habitants de Gaza, soumis depuis le 9 octobre à un « siège complet » les privant d’eau, de nourriture et d’électricité. À Jabaliya, le Hamas a annoncé qu’au moins 50 personnes avaient été tuées dans une frappe israélienne sur le grand camp de réfugiés du nord de la bande de Gaza.
► Depuis le 7 octobre, 1 400 Israéliensont été tués, dont 317 soldats, et l’armée israélienne fait état de 240 personnes retenues en otage par le Hamas.8 525 Palestinienssont morts à Gaza, dont plus de 3500 enfants, a indiqué mardi midi le ministère de la Santé sur place, contrôlé par le Hamas.
6h : Reportage au point de passage de Rafah, au sud de Gaza
Le point de passage de Rafah en Égypte est la seule voie d’accès à Gaza. Les autorités égyptiennes ont précisé hier que 250 camions d’aide humanitaire ont traversé la frontière depuis l’ouverture des portes.
Sur la route de Rafah, dans le désert de Sinaï, des ambulances sont stationnées et prêtes à intervenir. À quelques kilomètres de là, les bombes frappent toujours Gaza. Devant le poste-frontière, le Premier ministre égyptien, Moustafa Madbouli, prend la parole : « Chaque force du pays travaille à trouver des solutions face à cette crise humanitaire sans précédent. »
Hier, l’Egypte a également annoncé accueillir ce mercredi 81 blessés venus du territoire palestinien. Un hôpital de campagne vient d’être installé à proximité de la frontière. L’aide humanitaire, elle, entre toujours au compte-gouttes, une vingtaine de camions par jour.
Le docteur Khaled Walid est l’un des responsables du Croissant-Rouge égyptien à Rafah : « Il faut compter beaucoup d’heures pour faire passer un seul camion, le contrôle prend du temps. Bien sûr qu’il en faut davantage. Nous sommes prêts à en faire plus, nous avons mille volontaires ici (…) Faites entrer 500 camions par jour, nous sommes prêts. » Des convois qui circulent sous haute sécurité dans le Sinaï, où l’Égypte a déployé des colonnes de chars pour sécuriser certains checkpoints.
h44 : 11 000 cibles à Gaza frappées par l’armée israélienne depuis le 7 octobre
Sur Telegram, l’armée israélienne déclare avoir frappé 11 000 cibles à Gaza depuis le début de la guerre. « Pendant la nuit, des troupes de l’armée israélienne ont frappé plusieurs cibles dans la bande de Gaza, notamment des centres de commande et des cellules du Hamas ». L’armée indique aussi avoir « identifié plusieurs terroristes du Hamas ce mardi, qui se sont barricadés dans un bâtiment localisé près d’une école, d’un centre médical et de bureaux gouvernementaux dans la zone de Jabaliya, dans le nord de Gaza. Les troupes israéliennes ont aidé les forces aériennes a ciblé les terroristes », précise-t-elle, avant d’ajouter avoir identifié un véhicule contenant des missiles anti-char et se dirigeant vers les forces armées israéliennes vers Gaza. En riposte, l’armée a ciblé le véhicule.
5h30 : « Gaza est devenu un cimetière pour enfants »
Plus de 3450 enfants sont morts depuis le début de la guerre selon l’UNICEF. « Gaza est devenu un cimetière pour enfants », assure l’organisation. Le bilan humain ne prend pas en compte les 940 enfants portés disparus à Gaza, sans doute ensevelis sous les décombres des immeubles bombardés. Mais il ne suffit pas d’échapper aux bombes, il faut aussi pouvoir survivre aux privations, notamment d’eau.
« Les quelques un million d’enfants de Gaza ont désespérément besoin d’eau. Actuellement, la production d’eau potable est de 5% de ce qu’elle est en temps normal. 5 %… De plus en plus, on risque d’avoir des enfants qui vont mourir de déshydratation » s’alarme James Elder, porte-parole de l’UNICEF.
La crise humanitaire a sans doute fait ses premières victimes, renchérit Christian Lindmeier de l’OMS. « Il y a 130 enfants prématurés sous incubateurs à Gaza. 50 000 femmes enceintes, avec une moyenne de 180 accouchements par jour. 350 000 personnes atteintes de maladies non transmissibles [comme le cancer, le diabète…]. On ne peut pas les traiter s’il n’y a pas d’électricité ni de médicaments. »
Des amputations sans anesthésiant, des opérations chirurgicales qui se font à la lueur des lampes torches, des parents qui inscrivent le nom de leur enfant sur leurs bras pour pouvoir les identifier s’ils venaient à mourir. Les témoignages venus de terrain sont à peine soutenables, y compris pour le personnel de l’ONU, qui peine de plus en plus, à cacher son émotion.
5h21 : Hier, les groupes pro-iraniens disaient ne pouvoir « rester silencieux »
La guerre entre Israël et le Hamas continue de gagner en intensité. L’Iran continue d’observer de très près ces événements et les agissements des groupes qui lui sont affiliés. Les groupes proches de l’Iran ne peuvent rester « silencieux » face à cette guerre et face « à tous ces crimes commis par Israël » : tels ont été les propos tenus par le chef de la diplomatie iranienne, Hossein Amir-Abdollahian, lors d’une visite mardi au Qatar, pays qui héberge le bureau politique du Hamas. Ces déclarations s’accompagnent d’une mise en garde : la situation pourrait devenir « incontrôlable », dit-il, tout en soulignant l’urgence de mettre fin à la guerre.
La crainte d’un embrasement est réelle. Ces derniers jours, des groupes soutenus par l’Iran au Liban et en Syrie ont lancé des attaques transfrontalières dont beaucoup craignent qu’elles n’enflamment la région. A la frontière nord d’Israël, les échanges de tirs sont quotidiens avec le Hezbollah libanais.
Hier, quelques heures avant ces déclarations du chef de la diplomatie iranienne, les rebelles Houthis du Yémen, ont revendiqué une attaque de drone contre le sud d’Israël. L’armée israélienne a déclaré que ses forces avaient intercepté un « missile surface-surface » tiré en direction du territoire israélien depuis la zone de la mer Rouge. Soutenus par Téhéran, les rebelles Houthis ont promis de poursuivre leurs attaques contre Israël.
5h15 : Le ministre des Affaires étrangères thaïlandais au Qatar et en Egypte pour discuter des 22 otages thaïlandais
Le ministre des Affaires étrangères thaïlandais a entamé mardi 31 octobre une visite urgente au Qatar et en Egypte, pour tenter de négocier le sort des 22 otages thaïlandais détenus dans la bande de Gaza. Depuis le début de la crise, la Thaïlande s’est résolument tournée vers les pays arabes et musulmans susceptibles d’avoir des contacts directs avec les leaders du Hamas. Selon les autorités iraniennes, l’accord a déjà été donné pour libérer les otages thaïlandais, mais en l’absence de passage ouvert par Israël, et avec des bombardements en continu, impossible de déplacer ces otages sans risquer leurs vies.
C’est donc un passage par l’Egypte que Panpree Bahida Nukara, le ministre des Affaires étrangères, va tenter de négocier. Un succès diplomatique serait une immense victoire pour le nouveau gouvernement thaïlandais, impliqué pour la première fois dans une crise internationale de cette ampleur.
5h : Neuf soldats israéliens tués dans les combats à Gaza
L’armée israélienne annonce la mort de neuf soldats dans les combats à Gaza. Elle a publié ce mercredi les noms de neuf soldats tués au combat mardi, portant à 326 le nombre de soldats morts depuis le 7 octobre. Deux autres soldats ont été grièvement blessés ce mardi lors de combats dans le territoire palestinien, selon l’armée.
4h40 : L’Arabie saoudite condamne le bombardement du camp de réfugiés de Jabaliya
L’Arabie saoudite a dénoncé ce mercredi « avec la plus grande fermeté » le bombardement israélien sur le camp de réfugiés Jabaliya à Gaza, qui a fait des dizaines de morts et visait, selon Israël, un commandant du Hamas. D’après l’armée israélienne, ce dernier a été tué dans la frappe. « Le Royaume d’Arabie saoudite condamne avec la plus grande fermeté le ciblage inhumain par les forces d’occupation israéliennes du camp de réfugiés de Jabaliya dans la bande de Gaza assiégée, qui a tué et blessé un grand nombre de civils innocents », a déclaré le ministère saoudien des Affaires étrangères sur X.
4h32 : Le Chili, la Colombie et la Bolivie rappellent leurs ambassadeurs en Israël
Le Chili et la Colombie ont rappelé mardi 31 octobre leurs ambassadeurs en Israël pour protester contre l’offensive militaire israélienne dans la bande de Gaza. Santiago a dénoncé des « violations du droit humanitaire » et Bogota un « massacre ». Ces deux annonces surviennent quelques heures après que la Bolivie a rompu ses relations diplomatiques avec Israël « en signe de rejet et de condamnation de l’offensive militaire israélienne agressive et disproportionnée menée dans la bande de Gaza ».
La Bolivie est ainsi devenue le premier en Amérique latine à couper les ponts avec Israël depuis le début de la guerre. C’est la secrétaire générale de la Présidence, Maria Nela Prada, qui a annoncé la décision prise par le Président bolivien, Luis Arce, lors d’une conférence de presse. En soutien au peuple palestinien, la Bolivie a également annoncé l’envoi d’aide humanitaire à la bande de Gaza.
De son côté, le ministère des Affaires étrangères chilien a justifié dans un communiqué la convocation de son représentant Jorge Carvajal par « les inacceptables violations du droit humanitaire d’Israël dans la bande de Gaza ». « J’ai décidé de convoquer notre ambassadrice en Israël. Si Israël ne cesse pas le massacre du peuple palestinien, nous ne pouvons pas rester », a quant à lui expliqué sur X, le président colombien Gustavo Petro.
4h10 : Coupure « totale » d’internet et du téléphone à Gaza
L’opérateur palestinien de télécommunications Paltel a annoncé ce mercredi 1 novembre une coupure « totale » des lignes téléphoniques et d’internet dans la bande de Gaza, assiégée par l’armée israélienne. « Nous avons le regret d’annoncer à nos compatriotes de notre pays bien-aimé une interruption totale des communications et des services Internet à Gaza », a indiqué Paltel sur le réseau social X.
In RFI