samedi 26 avril 2025
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En France, la nouvelle ministre de l’Éducation nationale au cœur d’une première polémique

En France, la nouvelle ministre de l’Éducation nationale a reçu ce lundi 15 janvier les syndicats de l’enseignement. Une réunion très attendue alors que le nouveau mandat d’Amélie Oudéa-Castera est déjà entaché par une première polémique.

À peine promue à l’Éducation nationale, voilà Amélie Oudéa-Castera déjà obligée de se justifier sur l’inscription de ses trois fils dans un prestigieux établissement privé parisien. La ministre a d’abord expliqué avoir effectué ce choix en raison « des paquets d’heures pas sérieusement remplacées » dans le public. Des propos vécus comme une provocation par les syndicats, au point que la ministre a aussitôt fait son mea culpa, disant « regretter » d’avoir « pu blesser certains enseignants ».

Mais le témoignage d’une ex-enseignante relayé par le quotidien Libération a mis à mal la défense de la ministre. Cette enseignante aujourd’hui retraitée a affirmé qu’Amélie Oudéa-Castéra avait changé son fils aîné d’établissement, non pas en raison de l’absence de professeurs, mais parce qu’elle voulait lui faire sauter une classe, ce que refusait l’école où il était jusque-là scolarisé. Des révélations dont se sont saisies les oppositions, qui ont dénoncé les « les mensonges » de la ministre, certains l’appelant à la démission.

« Il faut des excuses publiques »

C’est dans ce contexte très tendu qu’Amélie Oudéa-Castéra a débuté ce lundi ses rencontres avec chacun des syndicats, pour évoquer les priorités de son ministère. Une première prise de contact qui n’a pas dissipé le malaise, loin de là. « Pour le moment, on n’a pas confiance en cette ministre. Les personnels sont profondément meurtris. Il y a une question de mépris qui est en jeu et il faut des excuses publiques pour pouvoir continuer à travailler avec elle », a jugé Guislaine David, secrétaire générale du SNUIPP.

Les syndicats étaient déjà sceptiques lors de sa nomination la semaine dernière, car en plus de l’Éducation nationale, la ministre est aussi en charge du portefeuille des Sports, de la Jeunesse et des Jeux olympiques et paralympiques 2024. Comment fera-t-elle pour consacrer du temps à une école, a interrogé Sophie Vénétitay, représentante du SNES-FSU. Elle n’a pas eu sa réponse. « Elle n’a pas répondu sur la question des salaires et des conditions de travail. Elle a noyé ça. Nous n’avons aucun calendrier, aucune perspective. On est face à une ministre qui est fragilisée. C’est plus qu’un faux départ », estime-t-elle.

Les syndicats prévoient déjà une journée de grève le 1er février. Mais ils se disent prêts à recevoir d’ici là des signaux d’apaisement de la part du ministère.

B. M.