vendredi 22 novembre 2024
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En Irak, des frappes de Téhéran contre l’opposition kurde iranienne font au moins treize morts

Au moins treize personnes ont été tuées et une trentaine blessées ce mercredi au Kurdistan irakien dans des frappes iraniennes contre des groupes armés de l’opposition kurde iranienne, qui dénonce la répression des manifestations en République islamique.

Le gouvernement fédéral irakien et le pouvoir régional du Kurdistan autonome, dans le nord du pays, ont condamné des frappes de missiles et d’autres menées selon Bagdad par « 20 drones chargés d’explosifs » qui ont visé quatre secteurs. La télévision d’État iranienne a affirmé que « les forces terrestres des Gardiens de la Révolution ont ciblé plusieurs quartiers généraux de terroristes séparatistes dans le nord de l’Irak avec des missiles de précision et des drones destructeurs ».

Ces bombardements ont fait au total treize morts et une cinquantaine de blessés, a annoncé le ministre de la Santé du Kurdistan, Saman al-Barzanji, au chevet des victimes dans un hôpital d’Erbil, capitale de la région autonome. Le Parti démocratique du Kurdistan d’Iran (PDKI), un des groupes visés par les bombardements sur la région de Koysinjaq, à l’est d’Erbil, a fait état de deux morts dans ses rangs. Sur Twitter, le PDKI a fustigé des « attaques lâches », menées à un moment où le régime iranien « est incapable (…) de faire taire la résistance civile » de la population kurde et iranienne.

Ces frappes interviennent dans un contexte tendu en Iran, où des manifestations nocturnes ont lieu quotidiennement dans le pays depuis la mort de Mahsa Amini, une jeune femme de 22 ans décédée après son arrestation par la police des mœurs. De hauts responsables à Téhéran ont d’ailleurs lié ces bombardements aux « émeutes » qui agitent l’Iran.

Le Kurdistan d’Irak accueille plusieurs groupes d’opposition iraniens kurdes qui, historiquement, ont mené une insurrection armée contre Téhéran, même si ces dernières années leurs activités militaires sont en recul. Ils restent toutefois très critiques sur les réseaux sociaux de la situation en Iran, partageant des vidéos sur le mouvement de protestation. Ces derniers jours, déjà, des tirs d’artillerie iraniens avaient visé à plusieurs reprises des zones frontalières du Kurdistan d’Irak, sans faire de dommages notables.

En réaction, Bagdad a annoncé ce mercredi la convocation « de toute urgence » de l’ambassadeur d’Iran pour protester contre les attaques, la diplomatie irakienne fustigeant « des actions unilatérales et provocatrices ». Les États-Unis ont « fortement » condamné ces frappes, et mis en garde Téhéran contre de nouvelles attaques envers les groupes de l’opposition iranienne kurde. Berlin a pour sa part dénoncé une « escalade inacceptable ».

M. B.