Richard Sharp était accusé, depuis janvier, d’avoir caché un conflit d’intérêts lors de sa nomination. Un rapport a été publié ce vendredi 28 avril, l’ancien banquier a alors accepté de laisser sa place.
Le rapport, commandé en janvier à un avocat à la suite de révélations de presse, confirme que Richard Sharp n’a « pas déclaré deux conflits d’intérêts potentiels » lors du processus de nomination à la présidence de la BBC. Selon le juriste, le candidat aurait dû informer le jury qu’il avait prévenu le Premier ministre de l’époque, Boris Johnson, de sa candidature. Et qu’il avait proposé, aussi, de faciliter un prêt de 906 000 euros pour Boris Johnson. Le rapport ne détermine pas s’il y a eu ou non conflit d’intérêts, et les conclusions n’invalident pas la nomination de l’ancien banquier à la tête de la BBC en 2021.
Ce vendredi matin, Richard Sharp reconnaît avoir enfreint les règles des nominations publiques, mais par inadvertance, et démissionne afin de ne pas devenir une « distraction », alors que son poste à la tête de la BBC le rend responsable de l’impartialité et la stabilité du diffuseur public. L’opposition, qui appelait à son départ depuis les révélations en janvier, dénonce des dégâts réputationnels durables infligés à la BBC. Richard Sharp reste en poste jusqu’à ce que son successeur soit nommé, au mois de juin.
Pression budgétaire
Cette institution incontournable du paysage audiovisuel britannique a fêté, à l’automne, son centenaire en plein doute, tourmentée par la concurrence des plates-formes payantes et les menaces qui planent sur son financement public. Le gouvernement de Boris Johnson avait gelé, début 2022, pour deux ans, la redevance de 159 livres (soit 180 euros par an), alors que l’inflation met les finances des ménages à rude épreuve. Il avait aussi évoqué sa suppression à terme, une menace controversée jusque dans les rangs conservateurs.
Sous pression budgétaire, le groupe avait annoncé en mai 2022 un plan visant à faire 500 millions de livres d’économies par an. Un plan visant à supprimer un millier d’emplois, sur 22 000 employés, fusionner des chaînes et en passer d’autres exclusivement en ligne.
M. B.