jeudi 21 novembre 2024
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Espagne : d’importants renforts de l’armée et de police sur les zones sinistrées, annonce Pedro Sanchez

Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a annoncé samedi 2 novembre l’envoi de 10 000 soldats et policiers supplémentaires dans le sud-est de l’Espagne pour venir en aide aux sinistrés et aider à la recherche des disparus, quatre jours après les inondations qui ont fait au moins 211 morts.

Les intempéries survenues dans la nuit de mardi à mercredi ont « provoqué la plus grande catastrophe naturelle dans l’histoire récente de notre pays », a souligné le chef du gouvernement lors d’une déclaration institutionnelle après une réunion du comité de crise sur les inondations. Et ce d’autant que le bilan est toujours provisoire, notamment concernant le nombre de personnes disparues. Selon la presse locale, quelque 1 900 personnes étaient signalées par leurs proches comme manquant à l’appel au 112, le numéro d’urgence.

Chaque heure qui passe rend encore plus sensible l’ampleur du chaos. Les secouristes s’attendent à trouver des victimes supplémentaires, notamment dans les carcasses de voitures renversées par les torrents de boue, qui jonchent encore les parkings et les rues des localités les plus affectées.

Le chef du gouvernement Pedro Sanchez a adopté un ton solennel pour justifier l’envoie massif de policiers et de militaires étant donné les besoins des valenciens attrapés chez eux, dans les polygones industriels, ou ailleurs. Calculette en main, le leader socialiste a envoyé un total de 7000 militaires sur place, surtout pour les tâches de déblayage et d’accès aux disparus et aux cadavres. D’autre part, 10 000 policiers et gardes civiles, essentiellement pour les tâches d’aide directe à la population affectée.

« Je suis conscient que la réponse qui est donnée n’est pas suffisante »

Le chef du gouvernement a rappelé que jamais en temps de paix de tels effectifs avaient été dépêchés dans une région espagnole pour répondre à une catastrophe naturelle.

« Je suis conscient que la réponse qui est donnée n’est pas suffisante. Je sais qu’il y a des pénuries, des services publics effondrés, des municipalités ensevelies sous la boue, des personnes désespérées à la recherche de leurs proches, des personnes qui ne peuvent pas accéder à leurs maisons détruites et ensevelies sous la boue. Je sais que nous devons faire mieux. Mais je sais aussi que nous devons le faire ensemble, unis. », a par ailleurs déclaré le Premier ministre, lors d’une déclaration solennelle du palais de la Moncloa, alors que les critiques contre le manque de réactivité des autorités ne retombent pas.

« Nous aurons le temps d’analyser s’il y a eu des négligences, de réfléchir à la manière d’améliorer la répartition des compétences face à des situations de protection civile aussi extrêmes. Nous aurons le temps de parler de l’importance des services publics et de leur renforcement dans les situations comme celle que nous vivons aujourd’hui. Le temps de parler de la nécessité de respecter les avis scientifiques et de nous adapter à la réalité du changement climatique. », a-t-il ajouté.

La recherche des disparus, une priorité pour l’exécutif

Il a laissé entendre qu’il était disposé à envoyer tous les hommes nécessaires, mais qu’il n’en avait pas reçu la demande de la part du président régional conservateur Carlos Mazón. La polémique est là, et il y aura sans nuls doutes des règlements de compte politiques ensuite et des litiges quant à la responsabilité des uns et des autres. Mais pour l’heure, dit le gouvernement central, seule compte l’aide urgente à ceux qui en ont besoin.

La priorité de l’exécutif reste la recherche des disparus et la réouverture des routes pour permettre « l’acheminement » de l’aide et le rétablissement des « services essentiels », en dégageant les véhicules et les gravats qui empêchent la circulation, a assuré M. Sanchez. Dans un entretien au quotidien El País, rapporté par l’Agence France presse, le ministre des Transports, Oscar Puente, a reconnu que de nombreuses localités avaient « de sérieuses difficultés de communication parce que le réseau est pratiquement détruit ».

M. B.