jeudi 21 novembre 2024
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États-Unis : Joe Biden visé par une enquête de destitution, liées aux accusations contre son fils Hunter

Les Républicains accusent Joe Biden d’avoir facilité les affaires douteuses de son fils en Chine et en Ukraine, lorsqu’il était vice-président de Barack Obama, entre 2009 et 2017. L’actuel président des États-Unis et son fils, Hunter Biden, nient les faits.

Affaires familiales. Le Congrès américain a approuvé le mercredi 13 décembre l’ouverture formelle d’une enquête en destitution de Joe Biden, en lien avec d’anciennes affaires controversées de son fils à l’étranger. « Joe Biden a menti de façon répétée au peuple américain », a ainsi déclaré le chef de la commission d’enquête de la Chambre, le républicain James Comer, depuis l’hémicycle.

Les conservateurs, majoritaires à la Chambre des représentants depuis janvier, accusent le président démocrate d’avoir usé de son influence lorsqu’il était vice-président de Barack Obama (2009-2017) pour permettre à son fils de faire des affaires douteuses en Chine et en Ukraine.

Joe Biden, les démocrates, et son fils nient ces accusations en bloc. Les républicains « choisissent de perdre leur temps avec une combine politique sans fondement », a accusé Joe Biden après le vote. « Au lieu de travailler à rendre meilleure la vie des Américains, leur priorité est de m’attaquer avec des mensonges », a-t-il déclaré dans un communiqué.

Alors que jamais un président n’a été destitué dans l’histoire américaine (pas même Donald Trump, accusé à deux reprises et finalement acquitté), la procédure a très peu de chance d’aboutir. En revanche, elle pourrait rapidement se transformer en casse-tête pour la Maison Blanche, car elle intervient à quelques mois de la présidentielle de novembre 2024, à laquelle Joe Biden est candidat.

Hunter Biden reconnaît « des erreurs »

« Mon père n’a jamais été impliqué financièrement dans mes affaires », a assuré lors d’une rare conférence de presse ce mercredi Hunter Biden, devenu une cible privilégiée de la droite depuis des années. Présent devant le Congrès américain, le quinquagénaire, au passé marqué par les addictions et inculpé dans deux dossiers par la justice, a reconnu avoir fait « des erreurs » dans sa vie.

Mais il a accusé « les trumpistes » d’avoir tenté de le « déshumaniser », pour « nuire » à son père. Il a refusé pour cette raison de participer à une audition à huis clos organisée par les républicains, qui l’avaient assigné à comparaître au Capitole.

Une enquête en destitution, réclamée de longue date par les élus proches de Donald Trump face à qui Joe Biden pourrait être opposé en 2024, avait déjà été ouverte contre le président démocrate à l’été. Une première audition parlementaire avait même été organisée sur le sujet fin septembre, lors de laquelle les experts interrogés s’étaient accordés à dire que rien ne permettait pour l’heure de justifier une mise en accusation du président Biden.

Peu de chances d’aboutir

Les républicains estiment que l’ouverture formelle de l’enquête, cette fois-ci adoptée par leurs seules voix, leur offrira des pouvoirs supplémentaires, et donc de nouvelles possibilités d’incriminer le dirigeant démocrate. « Le moment est venu d’apporter des réponses au peuple américain », a lancé mercredi le président de la Chambre, le républicain Mike Johnson à l’issue du vote, assurant ne pas prendre cette enquête « à la légère ».

La Constitution américaine prévoit que le Congrès puisse destituer le président en cas de « trahison, corruption ou autres crimes et délits majeurs ». Une procédure qui se déroule en deux étapes : après avoir mené son enquête, la Chambre des représentants vote, à une majorité simple, des articles de mise en accusation détaillant les faits reprochés au président : c’est ce qui s’appelle « impeachment » en anglais.

Si la mise en accusation venait à être votée, le Sénat, chambre haute du Congrès, ferait alors le procès du président. Il serait toutefois très probablement acquitté, le parti de Joe Biden étant majoritaire dans cette chambre.

B. M.