La Chambre américaine des représentants s’est choisi un président dans la nuit du vendredi 6 au samedi 7 janvier, le républicain Kevin McCarthy, après quatre jours de débats et quinze tours de scrutin marqués par de très vives tensions dans les rangs républicains. À force de tractations, le groupe de trumpistes qui paralysait la nomination du quinquagénaire de Californie a finalement cédé et ont mis fin à une crise au Congrès, inédite en plus de 160 ans.
De guerre lasse et au bout de la nuit, l’élu de Californie obtient enfin le poste de ses rêves, mais au terme d’un véritable chemin de croix et d’humiliations successives. Il pensait ben être arrivé à ses fins au moment du 14e tour de scrutin, mais alors qu’il pensait avoir convaincu les plus virulents de ses opposants à force de concessions sur le futur fonctionnement de la Chambre, l’élu ultra-trumpiste de Floride Matt Gaetz s’est finalement opposé à lui au dernier moment.
Quinzième tour décisif
Après un moment de forte tension, un 15e tour a été organisé. Cette fois, les derniers récalcitrants ont décidé de s’abstenir, faisant ainsi mathématiquement baisser le nombre de voix nécessaires : Kevin McCarthy en a obtenu 216, soit moins que la majorité absolue. Il est élu en tant que « speaker », mais en ressort affaibli et en position très précaire.
Ceux qui ont soutenu les émeutiers ont mené le jeu
Au contraire, les élus ultra conservateurs ont montré leur poids, leur importance et leur pouvoir pour signifier que rien ne se fera sans eux. Et tout cela s’est passé le 6 janvier : deux ans après l’assaut sur le Capitole par les partisans de l’ex-président Donald Trump. Ce sont précisément ceux qui ont soutenu les émeutiers qui ont mené le jeu.
Au menu dans les tout prochains mois, écrit l’AFP, des négociations sur le relèvement du plafond de la dette publique américaine, le financement de l’État fédéral et, potentiellement, sur le déblocage d’enveloppes supplémentaires pour la guerre en Ukraine. Avec leur nouveau contrôle de la Chambre, les républicains ont aussi promis de lancer une kyrielle d’investigations sur la gestion par Joe Biden de la pandémie ou du retrait d’Afghanistan.
G. N.