Le premier choc des quarts de finale de l’Euro 2024, vendredi 5 juillet, a été fatal au pays organisateur. Opposée à l’Espagne à Stuttgart, l’Allemagne s’est inclinée au bout de la prolongation (2-1). La Furia Roja attend désormais la France ou le Portugal en demi-finale.
Tous les entraîneurs du monde pourront citer ce Espagne-Allemagne en modèle de coaching déterminant. Ou comment le salut peut venir du banc des remplaçants. Dans ce premier match des quarts de finale de l’Euro 2024, les joueurs essentiels n’étaient pas d’entrée sur la pelouse, mais juste au bord du terrain, un chasuble sur le dos et des fourmis dans les jambes en attendant de pouvoir se mêler à la bataille.
Olmo glace la Stuttgart Arena
Dani Olmo n’a pas eu à attendre longtemps avant d’intégrer la machine ibérique, vite privée de sa plaque tournante Pedri. Percuté par Toni Kroos, le milieu de terrain, en larmes, a dû céder sa place dès la 8e minute, une entorse du genou gauche étant suspectée. Olmo, habitué des terrains allemands vu qu’il évolue au RB Leipzig depuis quatre ans, l’a suppléé.
Après une première période hachée où la sélection espagnole a fait preuve de plus de maîtrise que son adversaire, le destin de ce choc a basculé une première fois sur une accélération de Lamine Yamal, 16 ans et du feu dans les jambes. Trouvé par son capitaine Alvaro Morata, le Barcelonais s’est échappé avant de repiquer dans l’axe et trouver Dani Olmo dans les 16 mètres. Sans contrôle, le milieu offensif a repris du pied droit et battu Manuel Neuer (51e). Dans la Stuttgart Arena, une chape de plomb est alors tombée sur les supporters allemands.
Wirtz sauve l’Allemagne dans les dernières minutes
Devant ce coup de bambou, Julian Nagelsmann a changé ses plans. Après avoir déjà lancé Florian Wirtz et Robert Andrich dans la bataille dès le début de la seconde période, le sélectionneur de l’Allemagne a fait entrer Florian Wirtz et Maximilian Mittelstädt pour inverser le cours du match. Mais pendant un long moment, l’Espagne a fait le dos rond sans céder, en dépit des vagues allemandes. Niclas Füllkrug, un autre entrant, a vu sa tentative repoussée par le poteau. Kai Havertz a essayé de lober le gardien de la Roja, Unai Simon, qui s’était avancé, mais il a mal dosé son tir.
Du désespoir à la folie, il n’y a parfois qu’un pas. Ou qu’un but. La délivrance tant espérée est finalement venue pour la Nationalmannschaft. Sur un long centre de Mittelstädt, le ballon est arrivé dans la surface sur la tête de Joshua Kimmich au second poteau. La remise du Bavarois est parvenue jusqu’à Florian Wirtz, dont la demi-volée croisée a terminé au fond des filets avec l’aide du poteau (89e). Un but providentiel pour permettre au pays organisateur de revenir à hauteur et emmener tout le monde en prolongation.
Merino, le héros de l’Espagne
C’est au bout des deux fois 15 minutes de jeu supplémentaire que la décision s’est faite, avec forcément un grand malheureux. Et comme à chaque fois au XXIe siècle dans les matches à élimination directe entre l’Allemagne et l’Espagne, c’est Die Mannschaft qui pleure, victime d’un coup de poignard fatal d’un… remplaçant bien sûr. À la réception d’un centre d’Olmo, Mikel Merino a décoché un coup de tête gagnant quelques instants avant la séance de tirs au but (119e). Les derniers assauts désespérés de l’Allemagne n’ont, cette fois, pas connu de dénouement heureux.
Terminus donc pour l’Allemagne, éliminée au bout du suspense par une Espagne décidément très coriace et qui sort de ce combat avec beaucoup de fatigue. Les Espagnols affronteront, le 9 juillet, le vainqueur du quart de finale France-Portugal. Un spectacle auquel les Allemands ne sont pas conviés.
N. B.