21 octobre 1962 – 21 octobre 2022, la Fédération algérienne de football (FAF) fête cette année le 60e anniversaire de sa création, coïncidant avec la célébration du soixantenaire de l’indépendance de l’Algérie, une période au cours de laquelle le ballon rond algérien a connu ses heures de gloires, mais aussi des périodes de déception et de vaches maigres.
La FAF a été créée le dimanche 21 octobre 1962, soit près de quatre mois après l’indépendance de l’Algérie. Au cours de la réunion fondatrice de la FAF, les représentants des trois ligues de football d’alors (Alger, Est d’Algérie et l’Oranie) ont décidé, en accord avec le Ministère de la Jeunesse et des Sports, la désignation du premier Bureau Fédéral, présidé par Dr Mohand Amokrane Maouche qui allait assurer deux mandats à la tête de l’instance fédérale entre 1962 et 1969, avant de céder sa place à Mustapha Benouniche (1969-1973).
Parmi les premières décisions du Bureau fédéral, figurent celle relatives à la désignation des couleurs officielles de la sélection nationale (le rouge, le blanc et le vert) et à la finalisation du projet d’affiliation de la FAF à la Fédération internationale (Fifa), qui allait être concrétisé en 1963.
« Cet anniversaire de la création de la FAF tombe à point nommé, car à ma connaissance on n’a jamais fêté cette occasion », a déclaré le vice-président de la FAF, Mohamed Maouche, l’un des membres de la glorieuse équipe du Front de Libération nationale (FLN), souhaitant bon courage à l’actuel président de la FAF, Djahid Zefizef, qui s’est fixé comme objectif de donner un « nouveau souffle à la discipline ».
De Maouche à Zefizef
Plus de 25 dirigeants ont eu à diriger la FAF, au moment où l’instance fédérale avait été confrontée à une instabilité criarde qui s’était répercutée parfois sur les résultats des équipes nationales. Omar Kezzal (1935-2012) est considéré comme celui ayant resté le plus longtemps comme président, en comptant trois passages à la tête de la FAF en l’espace de près de 20 années.
Mohamed Raouraoua est le deuxième dirigeant à présider aux destinées de la FAF pendant trois mandats entrecoupés. L’ancien locataire de Dely Brahim avait été élu, une première fois en 2001 pour un mandat de quatre années, avant de revenir en 2009 en remplacement de Hamid Haddadj, pour enchainer deux mandats de suite.
Sous l’ère Raouraoua, l’équipe nationale avait assuré sa présence aux Coupes du monde 2010 (Afrique du Sud) et 2014 (Brésil), s’ajoutant aux deux premières qualifications en 1982 (Espagne) et 1986 (Mexique).
Le président du Paradou AC, Kheïreddine Zetchi, avait succédé à Raouraoua en mars 2017, un mandat marqué par la deuxième étoile continentale remportée par l’Algérie, à l’occasion de la Coupe d’Afrique des nations CAN-2019 en Egypte.
Zetchi avait cédé sa place à Charaf-Eddine Amara, élu le 15 avril 2021, alors qu’il était seul candidat en lice, mais son court passage allait être marqué par deux désillusions : une élimination sans gloire dès le premier tour de la CAN-2021 (reportée à 2022, ndlr) au Cameroun, et un échec à se qualifier pour le Mondial 2022 au Qatar, poussant l’ancien président du CR Belouizdad à démissionner, pour être remplacé par Djahid Zefizef, qui occupait jusque-là le poste de manager de l’équipe nationale. Zefizef avait été élu le 7 juillet dernier pour poursuivre le mandat olympique (2021-2024).
Gloire et déceptions du football national
Treize années après la création de la FAF, l’Algérie avait enfin goûté à la consécration. L’équipe nationale était parvenue à remporter haut la main la médaille d’or des Jeux méditerranéens JM-1975 d’Alger, après sa victoire face à la France (3-2), dans une finale mémorable disputée au stade olympique du 5-juillet. Trois ans plus tard, les « Verts » avaient remporté la médaille d’or des Jeux africains 1978 d’Alger, suite à la victoire en finale face au Nigeria (1-0).
Entre-temps, le MC Alger avait offert à l’Algérie le premier titre continental chez les clubs, en remportant en 1976 la Coupe d’Afrique des clubs champions, aux dépens des Guinéens de Hafia Conakry, une année qui a vu le « Doyen » remporter un triplé historique jamais égalé : Championnat – Coupe d’Algérie – Coupe d’Afrique. Deux clubs avaient emboité le pas au MCA en remportant le titre suprême continental : la JS Kabylie (1981 et 1990), et l’ES Sétif (1988 et 2014).
Après plusieurs tentatives infructueuses, l’équipe nationale, sous l’ère du président de la FAF Hadj Sekkal (1980-1982), était parvenue enfin à se qualifier pour la première fois de son histoire à la Coupe du monde 1982 en Espagne.
« Le football algérien a connu des périodes fastes et des périodes plus ou moins grises. Il y a eu des dates qui restent gravées à jamais dans la mémoire des Algériens, à l’image des deux médailles d’or remportées par la sélection nationale en 1975 et 1978, mais également la consécration du MCA en 1976. Il y a eu bien évidemment les deux Coupes d’Afrique des nations CAN-1990 et 2019 », a ajouté Maouche.
Appelé à évoquer le souvenir qui l’a le plus marqué durant les 60 ans de la FAF, Maouche a parlé de la qualification au Mondial espagnol, un beau souvenir que, dira-t-il, « je ne suis pas prêt d’oublier ».
Après un passage à vide qui a duré plusieurs années, l’arrivée du sélectionneur national Djamel Belmadi en août 2018 aura été salutaire, puisque les « Verts » avaient réussi, une année plus tard, à monter de nouveau sur le toit de l’Afrique en remportant la CAN-2019, 29 ans après un premier titre conquis, sous la houlette de feu Abdelhamid Kermali.
« Je reste optimiste quant à l’avenir du football national, car il y a un travail qui est en train de se faire en profondeur dans cette Algérie nouvelle. Il ne faut pas se décourager. L’équipe nationale est composée d’excellents joueurs qui peuvent relever le défi et revenir plus forts. Il faut juste laisser les gens travailler dans la quiétude. Le football est cruel, un jour tu es un héros, demain tu deviens le dernier de la classe, en cas de mauvais résultats », a conclu Maouche.