Sven-Goran Eriksson, technicien reconnu dans le monde du football, est décédé lundi 26 août à l’âge de 76 ans. Atteint d’un cancer du pancréas en phase terminale, il s’es éteint chez lui, en Suède. Durant sa longue carrière, il coacha notamment la Lazio Rome ainsi que les sélections d’Angleterre et de Côte d’Ivoire.
Né le 5 février 1948, Sven-Goran Eriksson, modeste football, se tourne rapidement vers le coaching. À la tête de l’IFK Göteborg, il rafle un titre de champion national et ramène surtout la première coupe d’Europe de l’histoire de la Suède, la Coupe de l’UEFA (connue sous le nom de Ligue Europa désormais), en 1982. Cette même année, Eriksson s’expatrie pour aller entraîner de plus grandes formations au Portugal (Benfica Lisbonne) et en Italie (AS Rome, Fiorentina, Sampdoria).
Période faste à la Lazio, pionnier avec l’Angleterre
En 1997, le technicien suédois prend les commandes de la Lazio Rome. Sous sa direction, et avec des joueurs de premier ordre tels que Pavel Nedved, Juan Sebastian Veron, Sinisa Mihajlovic, Alessandro Nesta, Dejan Stankovic ou encore Marcelo Salas, le club romain se hisse parmi les meilleurs d’Europe. En 1999, la Lazio remporte la dernière Coupe des Coupes de l’histoire, et l’année suivante, elle est sacrée championne d’Italie pour la deuxième fois de son histoire après 1974.
Un petit séisme secoue le monde du football outre-Manche en 2001 quand la Fédération anglaise choisit Sven-Goran Eriksson comme nouveau sélectionneur de l’équipe nationale. C’est la première fois que ce poste est confié à un étranger et cela fait couler beaucoup d’encre en Angleterre. Au début, les doutes sont nombreux quant à ce coach réputé froid et distant. Une victoire mémorable 5-1 à Munich contre le rival allemand, en septembre 2001 en éliminatoires du Mondial 2002, fera taire les critiques.
Sous sa coupe, les Three Lions ne parviendront toutefois pas à toucher les étoiles. Eriksson dispose de bien des talents entre Rio Ferdinand, John Terry, Steven Gerrard, Frank Lampard, David Beckham, Michael Owen, Wayne Rooney… Mais les Anglais butent systématiquement en quarts. Lors du Mondial 2002, ils tombent face au Brésil de Ronaldo, Rivaldo et Ronaldinho. À l’Euro 2004, ils se font sortir aux tirs au but par le Portugal qui évolue à domicile. Et deux ans plus tard, pendant la Coupe du monde 2006, c’est encore le Portugal qui brise le rêve anglais aux tirs au but. À chaque fois, le bourreau de Sven-Goran Eriksson est le même sur le banc adverse : Luiz Felipe Scolari.
Éphémère sélectionneur des Éléphants ivoiriens
Après le Mondial 2006, Eriksson quitte la sélection anglaise et entame un tour du monde du coaching. Après Manchester City et la sélection mexicaine entre autres, il est nommé, en mars 2010, à la tête de l’équipe de Côte d’Ivoire pour succéder à Vahid Halilhodzic. Il a pour mission de préparer les Éléphants pour la Coupe du monde en Afrique du Sud.
Tombés dans un groupe G relevé avec le Brésil, le Portugal et la Corée du Nord, les Ivoiriens ne déméritent pas. Ils tiennent tête aux Portugais (0-0), s’inclinent face à la Seleção (1-3) et battent aisément les Nord-Coréens (3-0). Mais ils terminent à la troisième place avec 4 points, derrière le Brésil (7 points) et le Portugal (5 points). Sven-Goran Eriksson s’en va juste après.
Sa fin de carrière sera plus anecdotique, avec des passages en Thaïlande, aux Émirats arabes unis, en Chine et aux Philippines. Gravement malade, Sven-Goran Eriksson a pu réaliser son « rêve » en mars dernier en entraînant une équipe des légendes de Liverpool pendant un match de charité face aux légendes de l’Ajax Amsterdam. Il n’avait pu cacher son émotion lors de ce « jour magnifique ». Aujourd’hui, les hommages se multiplient pour saluer sa mémoire et son apport au football.
« Sven sera reconnu à juste titre et restera à jamais dans les mémoires pour son travail important avec l’équipe d’Angleterre et pour sa contribution plus large au jeu », dit le patron de la Fédération anglaise, Mark Bullingham. « Merci pour tout ce que vous avez fait pour nous, monsieur », écrit la Lazio Rome sur ses réseaux sociaux.
N. B.