L’Ocean Viking a accosté vers 8h50 le 11 novembre à Toulon, un peu avant 9 heures. Les 234 migrants, dont 57 enfants, sont désormais pris en charge par l’État français qui a mobilisé 600 personnes.
Juridiquement, les migrants n’arrivent pas sur le sol français. Ils sont transférés dans une zone d’attente, c’est-à-dire une zone internationale créée administrativement sur la presqu’île de Giens. Le directeur général des étrangers en France, Éric Jalon, a détaillé le dispositif de prise en charge des passagers du navire humanitaire Ocean Viking : « Nous leur notifions leur placement en zone d’attente dans laquelle ils peuvent rester jusqu’à 20 jours, voire 26 jours s’ils demandent l’asile entre le 14ème et le 20ème jour ».
Dans cette zone d’attente, ils vont être entendus par seize agents de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) mobilisés à cette occasion et capables de réaliser 90 entretiens par jour :
« L’Ofpra nous dira si la demande d’asile est manifestement fondée ou manifestement infondée. Si elle n’est pas manifestement infondée, à ce moment-là, toutes ces personnes ont vocation à être dirigées vers des lieux d’hébergement et vers nos guichets uniques de demandeurs d’asile. C’est également à ce moment-là qu’interviendront les relocalisations puisque, hier soir, neuf pays s’étaient engagés à procéder à des relocalisations, potentiellement concernant les deux tiers des personnes qui sont prises en charge ce matin ici à Toulon », précise encore le directeur général des étrangers en France.
Alors que la France veut décider « très rapidement » du sort des migrants notamment en jaugeant dans un délai de « 48 heures » de la pertinence de leur demande d’asile, le président de France fraternités Pierre Henry revient sur la procédure d’étude de la demande d’asile :
Expulsion vers les pays d’origine
En revanche, si l’Ofpra considère que la demande d’asile est manifestement infondée, les personnes seront alors expulsées vers leurs pays d’origine : « Pour les personnes dont la demande d’asile serait manifestement infondée, qui présenteraient un risque sécuritaire, nous mettrons en œuvre (…) les procédures d’éloignement pour qu’elles regagnent leur pays d’origine », a prévenu Eric Jalon qui a précisé que les contacts avaient été « d’ores et déjà été pris avec les pays de nationalités déclarées, pour engager les procédures d’identification et de reconnaissance », a-t-il poursuivi, vantant l’« exigence de dignité et d’humanité », mais aussi de « sécurité, de rigueur et de fermeté » du gouvernement.
La « phase » de contrôles et d’entretiens « s’étalera probablement sur plusieurs jours », a indiqué le préfet du Var, Evence Richard.
Haute surveillance policière
Après trois semaines en mer à chercher un port d’accueil, le navire humanitaire avec 234 personnes à bord se trouve désormais sur une base militaire près de Toulon, dans le sud de la France, sous haute surveillance policière. « Il y a beaucoup d’émotion à bord, tout le monde est très très fatigué mais soulagé d’arriver à terre, c’est la fin d’un calvaire », a déclaré à l’AFP Laurence Bondard, pour l’ONG SOS Méditerranée qui affrète le navire.
L’Allemagne devrait accueillir environ 80 personnes. Le Luxembourg, la Bulgarie, la Roumanie, la Croatie, la Lituanie, Malte, le Portugal et l’Irlande devraient également participer aux relocalisations. La cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni avait refusé au navire l’accès à ses ports.
M. B.