samedi 23 novembre 2024
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Frappe sur l’hôpital à Gaza : la Turquie durcit le ton à l’encontre d’Israël

La Turquie va décréter trois jours de deuil national après la frappe sur un hôpital hôpital Al Ahli Arab de Gaza, qui a fait des centaines de morts et dont Israël et les Palestiniens s’accusent mutuellement, a annoncé mercredi 18 octobre un responsable du parti au pouvoir. « Une période de deuil de trois jours va entrer en vigueur, en signe de solidarité (…) avec la douleur de ces innocents », a déclaré Ömer Çelik, le porte-parole du parti de la justice et du développement (AKP) du président Recep Tayyip Erdogan.

Les autorités d’Ankara, qui s’efforçaient jusqu’ici de maintenir un certain équilibre dans leurs déclarations pour donner du crédit à leur offre de médiation, ont nettement durci le ton à l’encontre d’Israël.

Il y a encore une semaine, la Turquie appelait à la fois Israël et le Hamas à faire preuve de « retenue », espérant jouer un rôle dans un cessez-le-feu ou, du moins, la libération des otages détenus dans la bande de Gaza par le mouvement palestinien. Les efforts diplomatiques de la Turquie se poursuivent… Mais l’intensité des bombardements et la récente frappe meurtrière contre un hôpital de Gaza – qu’Ankara a imputé à l’armée israélienne – poussent les autorités à adopter un ton très dur à l’égard d’Israël.

Le président Erdogan a ainsi dénoncé une « attaque odieuse », un « crime contre l’humanité », et même « une attaque qui s’apparente à un génocide du peuple de Gaza ». Le président turc s’est également livré à une charge très dure contre les « pays occidentaux », qu’il accuse « de ne rien faire d’autre que de jeter de l’huile sur le feu ».

Recep Tayyip Erdoğan, lui-même grand défenseur de la cause palestinienne, se met au diapason de l’opinion publique turque et ne veut surtout pas donner l’impression de ménager l’État hébreu, comme ses adversaires politiques le lui ont reproché ces derniers jours. L’escalade de la violence met aussi en péril la récente réconciliation turco-israélienne. Sur les réseaux sociaux, les appels à expulser l’ambassadeur d’Israël se multiplient.

A. A.