vendredi 14 mars 2025
Accueil > A la UNE > Gaza : Israël détruit un réservoir d’eau à Rafah, en violation du droit international humanitaire

Gaza : Israël détruit un réservoir d’eau à Rafah, en violation du droit international humanitaire

À Gaza, ravagée par près de dix mois de guerre, l’armée israélienne a bombardé la semaine dernière le principal réservoir d’eau de la ville de Rafah. Soit une violation totale du droit international humanitaire, car d’après la convention de Genève, la destruction d’installations essentielles à la survie des civils en temps de guerre, telles que les installations d’eau potable, est prohibée.

L’explosion de ce réservoir d’eau a été filmée, puis publiée sur les réseaux sociaux par un des soldats israéliens, avec une légende : « Cette destruction du réservoir d’eau de Tel Sultan est en l’honneur du Shabbat. »

En plus d’être une provocation supplémentaire de l’armée israélienne, la destruction de cette réserve d’eau à Rafah est un véritable drame pour les nombreux déplacés de Gaza. Ceux-ci ont déjà très peu accès à ces ressources essentielles que sont l’eau, la nourriture, l’électricité et le carburant.

Une enquête ouverte après l’explosion de ce réservoir principal de la ville

La municipalité de Rafah a condamné le bombardement, et parle « d’un crime contre l’humanité, qui perpétue dans le même temps une politique de punition collective ». Car depuis que ce réservoir principal en eau a été détruit, l’inquiétude ne cesse de grandir quant à l’accès à l’eau pour les habitants restés dans cette partie de l’enclave.

Dans la journée du lundi 29 juillet, l’armée israélienne a reconnu que ses soldats étaient responsables du bombardement mais – selon le quotidien israélien Haaretz – l’ordre de faire exploser l’installation aurait été pris sans l’approbation des officiers supérieurs. Une enquête sur l’incident a été ouverte.

Malgré la bataille des chiffres sur le nombre de morts à Gaza, «les listes de noms transmises par le ministère de la Santé du Hamas sont largement fiables»

Alors que l’offensive israélienne sur Gaza dure depuis bientôt dix mois, le nombre de personnes, et particulièrement de civils tués, fait l’objet d’une véritable bataille des chiffres. Ceux du ministère de la Santé du Hamas, qui fait actuellement état de plus de 39 000 morts, ont été remis en cause, notamment par Joe Biden, le président des États-Unis.

Une ONG Britannique, Airwars, s’est attaché à essayer d’identifier près de 3 000 victimes morts dans les 17 premiers jours de la guerre à Gaza, qui a débuté le 7 octobre dernier. Un travail chronophage réalisé par les équipes d’Emily Tripp, directrice de Airwars : « Dans notre étude, nous présentons, où et comment 3 000 individus ont été tués à Gaza, au cours des trois premières semaines de la guerre. Nous expliquons aussi comment nous sommes parvenus à faire correspondre presque tous ces noms avec la liste communiquée par le ministre de la Santé du Hamas le 26 octobre dernier. »

L’étude réalisée par l’ONG permet d’aboutir à deux conclusions : « Tout d’abord que les listes de noms transmises par le ministère de la Santé du Hamas sont largement fiables. C’est ce que nous parvenons à démontrer en comparant les noms entre eux, sans aucune autre estimation statistique. Mais aussi que les voix qui s’élèvent à Gaza doivent-être cru. Que les gens qui publient en ligne sur les membres de leur famille, notre principale source d’information, sont dignes de confiance et crédibles », conclut Emily Tripp.

A. F.